vendredi 20 juillet 2007

Le fantôme de Canterville d'Oscar Wilde

L'humour anglais, on aime ou on déteste. Personnellement, j'aime, beaucoup même et quand c'est sous la plume d'Oscar Wilde, c'est encore mieux!
Si cela me permet en plus de pénétrer dans l'intimité d'un fantôme, alors là je jubile! Moi qui rêve depuis si longtemps d'en rencontrer un, un terrible, un affreux capable de prendre des aspects différents selon sa fantaisie et le succès qu'il a recueilli lors de ses précédentes apparitions. Bref un fantôme étrangement semblable à celui de Canterville. Me rangerais-je néanmoins dans la catégorie des courageux qui l'affrontent sans la moindre panique comme les membres de la famille Otis? Rien n'est moins sûr! Mais le continent américain dont ils sont originaires, moderne et en pleine expansion génère des individus pragmatiques capables de se confronter aux réalités les plus extrêmes. N'ont-ils pas conquis cet Ouest indomptable? De quoi désespérer un fantôme de 300 ans d'âge qui pourtant s'applique à effrayer selon les règles normalement infaillibles de sa catégorie socio-professionnelle! Un désespoir qui conduit à l'irrémédiable: mourir, mourir pour de vrai, enfin! Voilà un conte rafraîchissant qui, bien que proposé à un public de jeunes, se lit avec le plus grand plaisir par ceux qui savent réveiller en eux un imaginaire d'enfant. Le second conte "Le crime de Lord Arthur Savile" commence sur une idée fort originale: comment accomplir le plus rapidement possible une part encombrante de son avenir révélée par un chiromancien, afin de continuer sereinement sa vie? La solution trouvée en dit long sur la logique humaine et sur la manière que l'on a de vivre son destin. Malgré un développement court mais riche en péripéties, j'aurais vu pour ma part un épilogue plus à la hauteur de l'originalité du propos. Un coup de théâtre par exemple. Il n'empêche, le style savoureux de l'auteur sauve largement cette petite faute de goût. Le troisième conte " Le millionnaire modèle" est une histoire beaucoup plus conventionnelle. Très court, il met en scène un type de situation fréquemment rencontré dans ce genre de littérature et la fin très morale, qui tranche carrément avec celle du précédent, laisse une impression de "déjà vu". Néanmoins, ce livre agréable est à mettre entre les mains de tous les grands enfants. Florence TOUZET

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