Du roman noir comme je les aime…Sur les quais de l’East River, par un petit matin brumeux de décembre, les inspecteurs Joe Gregory et Anthony Ryan sont en planque. Chargés par la Brigade de répression du crime organisé de piéger Bobo Rizzo, le capo de la Mafia qui tient sous sa coupe "la criée", le célèbre marché aux poissons de Fulton Street, ils patientent à grands renforts de tasses de café.
Sorti se dégourdir les jambes, Joe Gregory remarque alors trois individus en train d'immerger un gros tonneau blanc dans l'eau du port. Persuadé que le récipient contient un cadavre et qu’il tient là l’affaire de sa vie, Joe convainc Ryan d’alerter les plongeurs de l’équipe du sergent Vince Salvatore.
Difficile d’y voir quelque chose dans les eaux sales de New York ! Au lieu de retrouver le baril blanc, les hommes de Salvatore remontent une poubelle rouillée qui, surprise, contient un squelette tenant entre les dents un écusson de la police de New York. Il s'agit de Jinx Mulgrew, un flic disparu dix ans plus tôt et dont la réputation de ripoux était célèbre dans tout le Bronx …
Pour Joe et Anthony, c’est sûr, c’est la Mafia de l’époque qui est derrière ce meurtre. Pour le prouver, leur chef leur accorde un délai de trois mois. Mais voilà, très vite, les deux inspecteurs découvrent, en remuant le passé corrompu de Mulgrew, que la frontière entre flics et truands est bien moins grande qu’il n’y paraît.
Tout est pourri au royaume des flics du Bronx. Nul n’est épargné par Ed Dee, ancien inspecteur de police à New York lui-même : les ripoux côtoient les balances, les mafieux font chanter les faisans… Même ses deux héros sont loin d’être irréprochables ! Joe Gregory, l’irascible Irlandais en quête de gloire, et Anthony Ryan, le policier réfléchi et amer, les deux enquêteurs, nous entraînent ainsi dans une ballade new-yorkaise des années 80. Nous découvrons le monde étonnant des halles à poissons de Fulton aujourd’hui disparu. Avec eux, nous dînons dans les restaurants tenus par la Mafia, nous nous enivrons dans les bars à policiers jusqu’à l’heure de la fermeture, nous passons des heures en planque avec une gueule de bois tenace... Ensemble, nous ressentons leurs émotions lorsqu’un collègue se fait descendre !
Bien sûr, je pense qu’on est encore loin d’un Ed McBain ou d’un Michael Connelly, le récit pêchant parfois par quelques lourdeurs et par de nombreuses répétitions. Mais ce que j’apprécie surtout avec Ed Dee, c’est la foule d'anecdotes sur les us et coutumes des flics de New York de cette époque où corruption et argent sale faisaient souvent ménage avec bravoure et sacrifice !... Mais est-on vraiment sûr que cette époque soit révolue ?
Pierre LUCAS
jeudi 5 juillet 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire