lundi 2 juillet 2007

La tibétaine de Michel Peissel

A la fois roman et récit historique, La tibétaine nous transporte presque soixante ans en arrière, à la fin de la colonie anglaise en Inde et à la fin du Tibet « libre ». Commençant par un récit à la première personne, l’auteur nous donne très vite envie de faire la connaissance de cette héroïne qui à travers son histoire va nous faire vivre les difficiles années de l’histoire tibétaine, histoire qui malheureusement n’a pas évolué depuis. Au début du livre, on s’immerge dans la vie facile de la communauté anglaise en Inde. On s’imagine très bien les plantations, les palais, les réceptions chez le Maharadja et l’arrivée d’Ariel dans ce pays après deux ans passés dans un orphelinat anglais. Le décor est à peine planté que tout bascule après l’enlèvement d’Ariel par le beau Tibétain qu’elle connaît à peine mais qu’elle est prête à aimer jusqu’à ce que les corneilles soient blanches. En Inde la situation se dégrade, les Anglais sont priés de rejoindre leur île et petit à petit les Chinois s’imposent. Très vite Ariel s’investit dans la guerre qui va opposer le peuple tibétain aux forces chinoises. Sacrifiant sa vie de femme et de mère, bravant la mort, elle va se battre de nombreuses années, en vain. La tibétaine est un beau roman d’amour : Amour non dit d’un père envers sa fille à qui il n’a jamais avoué sa filiation, amour de cet homme avec la seule vraie amie qu’il n’ait jamais eu, amour d’Ariel pour cet inconnu tibétain avec qui elle s’enfuit et enfin amour de cette même femme pour un pays qui fait partie de ces racines et pour lequel elle va se battre pendant des années. C’est aussi un roman historique qui nous fait revivre les derniers temps de la présence des anglais en Inde, les débuts de l’invasion en douceur du Tibet par la Chine, l’intensification et l’aboutissement de cette invasion, l’immobilisme de la communauté internationale qui encore ne semble pas se préoccuper de l’avenir de cette nation à qui l’on fait perdre peu à peu toute son identité. A travers son récit, on ressent combien l’auteur semble aimer ce pays et son peuple. Par ses descriptions des paysages, de la vie là-bas, il nous donne l’envie de nous renseigner sur la situation actuelle du pays, d’en connaître plus sur son peuple et sur son représentant le plus célèbre, le Dalaï lama. Frédérique CAMPS

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