jeudi 18 octobre 2007

L'admiroir d'Annie Duperey

J’ai toujours admiré Anny Dupérey, c’est une femme extrêmement belle, sympathique, bonne actrice et qui a une belle carrière au cinéma et à la télévision. Elle a aussi je trouve un talent fou d’écrivaine. Son roman « Allons voir plus loin, veux-tu ? » a été un pur bonheur à lire et m’a donné envie de découvrir un autre de ses romans; J’ai donc choisi « l’admiroir », sans savoir à quoi m’attendre puisque je n’avais pas lu la 4e de couverture volontairement.
Le sujet traité et la fin difficile ne peuvent pas être comparés à un « pur bonheur », mais on ne peut qu’admirer l’œuvre tant les caractères et les sentiments sont exprimés de façon juste. « L’admiroir » est l’histoire peu commune de deux sœurs. Claude a 20 ans, c’est une jeune fille effacée, morne, sans envie, et son aînée Anne a 30 ans, elle est pleine d’entrain, installée professionnellement, dynamique et sûre d’elle. Depuis l’enfance, Claude admire sa sœur et ne se sent vivre qu’en sa présence, aussi elle finit par abandonner ses parents afin d’aller vivre chez Anne, sans autre ambition que d’être avec elle et de la regarder vivre. Anne n’envisage pas leur vie ainsi et la cohabitation est difficile, voire impossible…
Le texte est simple, sans fioritures, et on est rapidement immergé dans un huis clos dramatique dont on n’image pas la moindre issue possible. Au long des chapitres, j’ai été impressionnée par la description des sentiments des uns et des autres, l’auteur arrive à nous faire ressentir ce que ressentent les protagonistes Anne et sa sœur Claude aux différentes phases de l’histoire, le malaise croissant que ressent aussi Pierre l’amant « visiteur » de Anne. L’intensité dramatique augmente au fil des pages et la dégradation de la situation m’a plusieurs fois mise mal à l’aise, mais sans toutefois me décourager de continuer, telle l’envie de connaître la suite m’importait. De plus, en pleine scène difficile, l’auteur introduit une anecdote ou une phrase qui fait retomber cette intensité. Par exemple, l’intrusion de Claude dans la chambre de sa sœur le soir de la fête ratée m’a fait rire grâce aux dialogues et à l’incongruité de la situation. Le mal aise éprouvé de façon croissante tout au long du livre trouve son apothéose à la fin quand tout dégringole et plus rien n’est pareil à avant : la sœur « équilibrée » perd tout en même temps que sa sœur, l’amant perd son amour… Cependant la fin n’est pas triste du tout et on assiste même à un début de renaissance émouvant.
Frédérique CAMPS

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