vendredi 9 avril 2010

Dérives sur le Nil de Naguib Mahfouz

Un cadre tranquille dans  la ville du Caire : une péniche amarrée  sur le Nil dans laquelle vit Anis Zaki, fonctionnaire, et son serviteur dévoué le vieux Am Abdu. Tout les soirs Anis reçoit ses amis ou « sa famille » composée de Melle Zaydan célibataire et traductrice, Ragab le comédien, le critique Ali As Sayid, l’écrivain Khalid Azzuz, Mustafa Rachid avocat et enfin Ahmad Nasr homme d’affaires.
Six haschachins comme notre fonctionnaire, qui viennent fumer le narguilé après une journée de labeur.
Et voilà qu’un soir Alis As Sayid propose de faire venir Samara Bahjat journaliste de son état; mais cette dernière aime surtout la sobriété ce qui ne correspond pas du tout à l’état d’esprit des adeptes de la péniche.
Samara se plaît malgré tout à fréquenter ce milieu aussi cosmopolite, jusqu’au jour où une sortie de nuit en automobile à Saqqara fait basculer les liens amicaux qui unissent nos haschachins.
J’ai trouvé ce court roman lent dans lequel l’emballage final est long à venir et moyennement intéressant, mais l’explosion, elle, est brève mais intense.
Par contre j’ai bien aimé cette ambiance de pseudo-intello la nuit autour d’un  narguilé où chacun est libre de laisser divaguer son âme sur des questions politiques, amoureuses et existentielles.
L’auteur arrive bien à nous faire ressentir la présence de l’eau au travers de quelques mots qui reviennent régulièrement.
Quelques petites descriptions des berges du Nil, très peu par contre en ce qui concerne la vie quotidienne des Cairiotes.
Les personnages sont intéressants Anis Zaki perpétuellement sous l’effet du haschich, Am Abdu discret et religieux. Parmi les haschachins chacun à un caractère particulier qui le relie forcement à son milieu professionnel.
Pour en finir, il est vrai que les scènes sur la péniche donnent l’impression de lire une pièce de théâtre ce qui n’est pas du tout désagréable.


Edouard RODRIGUEZ

Aucun commentaire:

Publicité