mercredi 2 juin 2010

Cristal qui songe de Theodore Sturgeon

Horty, un jeune garçon de 8 ans, est renvoyé de l’école pour une conduite répugnante : il mange des fourmis. Lorsque son père adoptif brise Junky, son jouet préféré aux yeux de cristaux, et lui mutile trois doigts, Horty décide de s’enfuir du domicile parental. Il est recueilli par des forains, comprenant tout un cortège de « monstres », depuis la naine Zena jusqu’à l’homme vert Solum ainsi que l’irascible et terrifiant Cannibale, le patron du cirque. Horty grandit et va rencontrer, au contact de ces monstres, sa vraie nature.
 Il s’agit du premier livre que je lis de Theodore Sturgeon. J’ai bien apprécié cette belle histoire, qui prend très vite l’allure d’une fable cruelle et tragique. Le début est captivant et nous montre la cruauté d’un homme, le père adoptif d’Horty : prenant le prétexte de l’anormalité comportementale de l’enfant, son père n’hésite pas à briser son jouet le plus cher et à lui couper – involontairement – quelques doigts. Traumatisé par cette violence, l’enfant fuit. Il va alors aller à la rencontre des cristaux, qui font des rêves étranges, cristaux qu’il connaissait déjà avec son jouet fétiche, Junky, que son père adoptif a brisé.
Une fable qui nous questionne sur la différence : est-on humain lorsqu’on a l’apparence d’un monstre ? Zena, la naine, passera sa vie en recherche d’humanité et essaiera, en élevant Horty, de lui donner forme humaine. Le Cannibale nous montre qu’on peut avoir une apparence humaine mais s’avérer en fait un véritable monstre intérieurement, monstre de haine et de cruauté.
Entre science-fiction et fantastique, « Cristal qui songe » est une belle fable humaniste : ce qui intéresse surtout Sturgeon, le maître de l’Etrange, c’est l’humain. J’ai trouvé toute la partie sur l’explication des propriétés des cristaux assez compliquée, l’auteur rajoutant de multiples détails peut-être au final un peu superflus.
Le style est simple, sobre, pas très fouillé : le livre se lit donc facilement, hormis les passages qui expliquent la théorie des cristaux. Si l’écriture a vieilli, le message d’humanisme et de tolérance du livre reste d’actualité.

Christelle Gaté

Aucun commentaire:

Publicité