mardi 3 mai 2011

Romans de la table ronde de Chrétien de Troyes

Erec, époux de la belle Enide, délaisse son rôle de chevalier, s'abandonnant aux délices de la vie conjugale. Méprisé par son entourage, il décide de reprendre les armes et entame un dangereux périple, suivi par son épouse. Cligès quitte la cour du Roi Arthur pour faire valoir ses droits au trône de Constantinople, usurpé par son oncle, et tombe amoureux de l'épouse de celui-ci. Lancelot, épris de la Reine Guenièvre, part la délivrer lorsqu'elle est enlevée, prêt pour cela à bien des exploits et des sacrifices. Yvain épouse la veuve d'un chevalier qu'il a tué par vengeance et manque à sa promesse de venir la retrouver un an plus tard. Maudit par la Dame, il erre dans la foret de Brocéliande où il sauve un lion qui, dès lors, le suit fidèlement, le secondant dans sa lutte pour défendre les opprimés.

Ce livre présente une traduction des quatre premiers romans arthuriens de Chrétien de Troyes. Si elle rend l'œuvre plus accessible, cette traduction respecte la structure et les nuances originales, en demeurant proche de l'ancien français. Fidèle à l'esprit du roman courtois, le texte ainsi modernisé permet de se familiariser avec les aventures des chevaliers de la Table Ronde, entre amours contrariés, duels épiques pour défendre l'honneur de sa Dame, errances dans cette Bretagne légendaire où le magique et le
merveilleux ne sont jamais loin. Reste que les textes ont été amputés d'une large part, à peine résumée. Outre le choix discutable des passages conservés, on regrettera ce procédé qui vide le récit d'une bonne partie de sa substance, amoindrissant l'impact de personnages et l'ambiance propre à cette littérature courtoise médiévale.
Intéressée par la légende arthurienne, j'ai beaucoup apprécié la modernisation du texte, pertinente et très lisible. Malheureusement, j'ai été extrêmement déçue par les coupes effectuées dans l'œuvre, décision aberrante selon moi. Seul "Yvain" est épargné - raison pour laquelle j'ai nettement préféré cette partie du livre. De plus, cette édition omet, sans explication, "Perceval ou le Conte du Graal", qui reste mon roman du cycle favori... Cependant, cette lecture a été enrichissante, pour le travail de modernisation effectué, et voilà une option intéressante pour qui veut aborder cette œuvre mais en redoute la difficulté de lecture. A compléter éventuellement par une version moins abrégée...


Fanny LOMBARD

Aucun commentaire:

Publicité