mardi 12 juin 2007

Les racines du ciel de Romain Gary

Sorti vivant d’un camp de concentration, Morel se retrouve en Afrique, au Tchad plus précisément en territoire Oulé et veut arrêter les massacres des éléphants pour sauvegarder la faune africaine. Une fois le combat enclenché contre les braconniers de toutes sortes, Morel se voit dans l’obligation pour continuer son noble combat de s’associer avec Waitari. Waitari, qui a fait ses études en France est un nationaliste « africain », ex député français, qui veut se servir de la lutte de Morel pour se faire connaître aux yeux de l’opinion mondiale. A cela viennent se greffer des personnages qui rejoindront Morel, tels que : •Minna, serveuse allemande au bar « le Tchadien » de Fort-Lamy, qui a réussi à se sortir du Berlin en ruine de la 2nde guerre •Abe Fields, photographe américain, dont la famille a été gazée à Auschwitz, •Peter Qvist, naturaliste danois qui a participé à différents mouvements humanitaires, •Forsythe, militaire américain, qui a dénoncé l’utilisation d’armes bactériologiques durant la guerre de Corée. Mais Morel et ses compagnons sortiront-ils vivants d’un combat « écologique » face au nationalisme africain qui se lève ? J’ai trouvé ce livre plaisant à lire car il parle d’un sujet grave et toujours d’actualité hélas la destruction de la savane. Les pages où l’auteur nous décrit la variété des paysages, de la faune les us et coutumes des Africains sont particulièrement intéressantes pour comprendre ce que l’humanité pourrait perdre de son patrimoine. Par ailleurs, les descriptions des massacres d’éléphants m’ont semblé le triste reflet d’une hallucinante réalité. J’ai apprécié dans ce drame le fait que l’Afrique soit défendue par des Européens et que les Africains optent pour une européanisation de leur continent. De plus cette façon narrative de Romain Gary de passer du présent au passé donne le tournis mais ne fait perdre ni la réalité, ni le fil des événements et ajoute un plaisir supplémentaire à la lecture de ce livre. Ce qui m'a touché dans ce roman c'est cette identification de Morel au monde des pachydermes et cette envie d'aller de l'avant en sachant que le prix à payer est sa vie comme toute personne qui privilégie un combat idéologique. Ce livre entraîne le lecteur vers une réflexion qui va bien plus loin que la mort des éléphants. Romain Gary nous montre que l'homme de par sa cupidité peut provoquer l'extinction d'une race (dans ce cas animal) sans remords d'aucune sorte. En interchangeant les animaux par des êtres humains nous voyons apparaître en filigrane le mot génocide. Edouard RODRIGUEZ

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bien que n'ayant pas (encore) lu ce livre, je suis une fan des livres de Romain Gary que je trouve très bien merveilleux. Ils sont tous très bien écrits, avec une touche personnelle et sensible. A lire ton article, ce livre me donne envie ... Merci encore.

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