jeudi 22 mai 2008

La cité de l'horizon d'Anton Gill

Anton Gill nous entraîne dans les aventures de Huy, scribe au temps d’Akhenaton, déchu après la mort de ce dernier et qui doit refaire sa vie sous Toutankhamon. Ainsi on découvre l’opprobre subie par ceux qui soutenaient Akhenaton, premier et unique pharaon monothéiste. Huy se trouve dans l’impossibilité de poursuivre sa carrière de scribe. Il va donc devoir coûte que coûte refaire sa vie, car, en plus, il a divorcé de sa femme qui a la garde de leur fils unique. Mais au moment où il commence à perdre tout espoir en l’avenir, Huy rencontre Amotjou, un ami d’enfance qui l’emmène sur son navire en direction du nord de l’Egypte, où se situe la nouvelle capitale du pharaon.
Celui-ci connaît la situation délicate dans laquelle se trouve Huy, il lui propose donc de travailler pour lui, pas en temps que scribe, mais comme détective, afin de lui permettre de démanteler un réseau de trafiquants d’objets volés dans les tombeaux des riches familles égyptiennes. Mais, l’aventure s’annonce délicate car lors de son arrivée à Thèbes, Huy s’aperçoit vite que la disgrâce dont il est victime depuis la chute de l’empire d’Akhenaton est déjà connue de tous. Ce roman nous permet d’imaginer les temps de troubles qui secouent l’Egypte à cette période. On retrouve également tout un mode de vie que l’on connaît mal et cela est très dépaysant… Pourtant, eh oui pourtant, ce livre n’est pas une franche réussite. Je m’explique : certes l’Egypte antique m’a toujours intéressé et retrouver cet univers m’a plu, mais il y a quand même beaucoup de maladresses d’écriture (ou de traduction). En effet, les dialogues sont assez surréalistes : j’ai eu beaucoup de mal à imaginer les protagonistes égyptiens de l’époque s’exprimer comme nous le dépeint Anton Gill. Ensuite, oui on est dans l’Egypte ancienne, mais heureusement que les termes vestimentaires et religieux utilisés par l’auteur nous le rappellent, car pour les descriptions des paysages et des us et coutumes de la population c’est maigre et superficiel. Et enfin pour clore le tout : Anton Gill n’est pas Conan Doyle, et cela se ressent vraiment dans la manière dont il suit l’enquête de Huy. En fin de roman, il y a bien une confrontation avec les coupables et l’explication du comment Huy a résolu l’énigme mais alors quelle déception car on ne pouvait vraiment pas trouver le coupable par nous même ! Eh oui, tous les indices déterminants, nous apprenons que Huy les a découverts lors de visites aux archives ou lors de ses rencontres avec tel ou tel personnage, mais tous ces événements, nous ne les avons pas suivis dans le livre. Les déductions et les révélations de Huy sont donc aussi improbables et mystérieuses pour les accusés que pour le lecteur. Si comme moi, vous êtes fan de l’Egypte antique, n’entrez pas dans « La cité de l’horizon » ou attendez vous à de grandes déconvenues. Peut-être faut-il préférer les tomes suivants, où l’auteur aura (j’espère) corrigé les maladresses de ce premier roman.
Florent OLLIVIER

Aucun commentaire:

Publicité