mercredi 1 décembre 2010

Une fantaisie du docteur Ox de Jules Verne

Quiquendone est une bourgade inhabituelle des Flandres occidentales (la Belgique actuelle), d’ailleurs elle n’existe sur aucune carte. En effet depuis des centaines d’années elle est habitée par des personnes et des animaux très calmes, très paisible, trop peut-être pour que ce soit normal. Van Tricasse, le Bourgmestre dirige cette ville sans jamais prendre de décision, d’ailleurs pour lui « l’homme qui meurt sans s’être jamais décidé à rien pendant sa vie est bien près d’avoir atteint la perfection ». Ce petit village où les gens prennent leur temps (il faut compter au moins une décennie avant de se marier), où l’agent de police doit faire rêver nos policiers d’aujourd’hui puisqu’il est au chômage technique, et oui personne ne commet de délit, personne ne se bagarre ni même ne se dispute, la famille Van Tricasse suit un invariable schéma familial, voit arriver un nouvel habitant : le docteur Ox.
Le docteur Ox se propose d’offrir au village un système de lumière au gaz oxyhidrique, à l’aide de son assistant Ygène. Ils se servent des conduits déjà existants afin de mettre sur pied une expérience « pour le bien de la population ». Le mouvement, les paroles, l’excitation, les humeurs, les points de vue politiques prennent place, à tel point que le spectacle d’une durée habituelle de 6 heures sera expédiée en 18 minutes et une querelle vieille de plusieurs centaines d’années refera surface et préparera les habitants à la guerre inévitable !
Que se passe-t-il donc dans ce village ?
Cette nouvelle est très divertissante, elle se lit rapidement, on retrouve inévitablement le langage soutenu de Jules Verne. Elle est pleine d’humour sur fond d’oxygène dirigée par Ox (le docteur) et Ygène (l’assistant) dans un pays symbole de placidité (la Belgique). Outre l’histoire d’un savant fou, j’ai apprécié la description d’un ordre établi qui se trouve être perverti par un seul homme qui s’extasie de l’excitation de la population (les hommes, les animaux mais aussi la végétation). Cet homme extraordinaire qu’était Jules Verne pense à tout !! Je suppose qu’il n’oublie pas  son but non plus : nous montrer  que l’usage détourné de la science est à surveiller, et ne pas se laisser porter par le progrès sans prendre garde aux effets néfastes éventuels.
 

Sabrina LE BOUCHER

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