lundi 29 novembre 2010

Chemins de fer de Benoît Duteurtre

« C’était mieux avant », doux leitmotiv, cher à l’auteur, donne le ton de ce court roman.
Florence mène une vie trépidante dans l’événementiel à Paris et se ressource chaque week-end dans les Vosges en coupant du bois pour l’hiver et en observant, à travers sa fenêtre, le temps qui passe.
Pour lier ces deux lieux de vie, elle utilise le chemin de fer qui n’offre plus guère le service public d’origine et affiche ainsi une vraie nostalgie pour les trains d’antan. Parallèlement, elle met en avant également les absurdités de modernisation de la SNCF qui finit par oublier le passager et ne résonne plus qu’en gain de temps, de compétitivité et d’argent.
Et puis un jour, voilà que son univers de repos et de sérénité se trouve compromis par l’installation d’un lampadaire puis d’un ensemble de poubelles de tri sélectif et la construction prochaine d’un rond-point et d’un itinéraire bis près de sa maison des Vosges.
Le modernisme vient brutalement déstabiliser une routine bienfaisante et mettre à jour ses contradictions. Ce qui lui est nécessaire à Paris ne peut s’implanter à la campagne. S’échangent alors de vives conversations avec les habitants du village qui eux, voient en ces changements, un nouveau confort de vie, un progrès, essentiels à la survie de leur région.
C’est l’occasion pour l’auteur, malgré quelques lieux communs, de dresser une critique sociale de la société moderne, légèrement caustique, un brin nostalgique et plutôt amusante. Même si la fin semble un peu précipitée, l’ensemble reste agréable à lire, bien écrit.  Un bon moment de lecture, plutôt léger qui suscite néanmoins une réflexion sur la vie qu’on mène et l’intérêt du progrès à tout prix.


Cécile PELLERIN

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