mercredi 9 février 2011

Pavillon 38 de Régis Descott

Dante, condamné pour avoir agressé une jeune femme à son domicile, est transféré à l'hopital psychiatrique après s'être mutilé dans sa cellule. Pris en charge par l'expert psychiatre Suzanne Lohmann, son état est préoccupant : prostré, il délire au sujet d'un serpent qui le pousserait à violer et massacrer des femmes. Pourtant, au bout de quelque temps, il semble réagir positivement au traitement, et le Dr Lohmann le juge apte à quitter l'hôpital. Mais lorsqu'un cadavre est retrouvé, démembré de la manière décrite par Dante, peu de temps après sa sortie de prison, la psychiatre, déjà en difficulté dans sa vie privée, est sur la sellette. Mise en cause, elle entreprend d'aider la police afin d'arrêter son ancien patient. C'est compter sans un journaliste, pistant un tueur en série depuis des années, et qui ne croit pas une seconde à la culpabilité de Dante...

Rédigé dans un style fluide laissant une large part aux dialogues et avec un vocabulaire accessible, ce thriller se lit sans déplaisir. L'intrigue, bien qu'un peu prévisible, est prenante, sans temps mort ni longueur. On peut regretter que l'auteur ne parvienne pas à éviter certains clichés, comme l'aventure entre le polciier et l'héroïne, l'incontournable tueur en série ou le personnage du journaliste sans foi ni loi - impression néanmoins atténuée par la nuance qu'il apporte à ses héros. Par contre, on sent un véritable travail de recherches derrière ce roman, et particulièrement sur l'UMD Henri-Colin et l'univers psychiatrique. Enfin, l'histoire est crédible : on y croit, sans jamais la juger tirée par les cheveux.

Ce livre m'a semblé intéressant, offrant une intrigue solide, qui tient la route, et une héroïne sympathique. Peut-être les personnages auraient-ils gagnés à être approfondis, principalement le commissaire, dont j'aurais aimé le portrait psychologique plus fouillé. Un autre bémol, celui-ci de taille : certains passages de viol et de mutilation sont à la limite du sordide, et je ne suis pas certaine que cette surenchère dans le macabre apporte quoi que ce soit au roman. Dommage de privilégier le gore au thriller psychologique... Cela étant, "Pavillon 38" reste un bon roman, où l'auteur a réussi à capter le meilleur des thrillers à l'américaine. Si vous avez l'estomac solide, vous devriez passer un bon moment.


Fanny LOMBARD

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