jeudi 22 novembre 2007

Cendres mortelles d'Erika Stevens

Julia Stenzo, écrivain de science-fiction, célibataire, âgée de trente-deux ans vit à Paris. Elle est fille unique mais n'a plus de parents. Il lui arrive ce que tout écrivain redoute dans sa carrière : le syndrome de la page blanche. Comment faire pour trouver de nouvelles idées et même changer d'air alors que la dépression pointe le bout de son nez en cette fin d'un mois de juillet gris, pluvieux, et à la chaleur oppressante ? Et si la solution se trouvait dans la montagne de publicité qu'elle reçoit quotidiennement dans sa boîte aux lettres ? C'est en effet grâce aux prospectus que tout va changer dans la vie de Julia... Il faut reconnaître que cette proposition de voyage tombe à pic et s'avère très intéressante : un séjour en pension complète sur l'île de Snark à un prix dérisoire, pour une durée d'un mois. D'accord, cette île est totalement inconnue et n'est même pas répertoriée sur les cartes; l'agence de voyage n'a pas pignon sur rue et ses deux responsables sont assez atypiques... Mais voilà, Julia a été sélectionnée parmi des milliers de personnes. Etant très curieuse de nature et se moquant de la méfiance de sa meilleure amie, elle accepte l'offre et part donc en vacances dans ce lieu que les photos de l'agence font passer pour un véritable coin de paradis...
Elle s'apercevra rapidement que rien ne se passe comme elle l'avait imaginé et que cette île viendra plutôt gâcher son sommeil ainsi que les journées qu'elle passera à tenter d'échapper aux Snarkiens, étranges et mystérieux habitants de Snark. L'auteure fait constamment allusion à "Alice aux pays des merveilles" de Lewis Carroll, tant dans le nom des personnages et des lieux que dans les situations que l'héroïne va vivre. Elle réussit à proposer une réécriture très personnelle et cauchemardesque de ce conte pour enfants que tout le monde connaît. Certes il ne faut pas lire "Cendres mortelles" pour se donner des sensations fortes, mais le parallèle avec le conte est assez subtil et ingénieux pour passer un bon moment de lecture. L'idée de ces "vampires" modernes (l'histoire se passe de nos jours) est très originale, et on peut même sourire, voire rire en lisant ce livre qui dans l'ensemble, est tout de même assez angoissant de par son réalisme. Laurent ENGLE

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