jeudi 29 novembre 2007

Mille femmes blanches de Jim Fergus

Nous sommes en 1875. Un chef Cheyenne propose au président Grant de lui échanger mille chevaux contre mille femmes blanches à marier à son peuple, afin de favoriser son intégration par le biais du métissage. May Dodd se porte volontaire : internée abusivement par sa famille qui n'acceptait pas qu'elle vive avec un homme de classe inférieure dont elle avait eu deux enfants, elle voit là son unique chance d'échapper à l'asile psychiatrique. Au côté d'autres femmes en marge de la société, internées ou prisonnières libérées à la condition de participer à cet échange, elle quitte la civilisation pour se rendre auprès du peuple cheyenne. Au bout d'un long voyage à travers l'Ouest américain, elle découvrira une autre culture à laquelle il lui faudra s'adapter, entre combats violents et coutumes subtiles, au côté d'un peuple fier et courageux, en proie aux ravages apportés par l'homme blanc.
Ce roman se présente sous la forme de carnets rédigés à la manière de lettres et de journaux par May Dodd, qui y raconte son quotidien. Ce livre est facile à lire, écrit dans un style parfois même un peu trop simple. On peut regretter également que les descriptions et la narration soient noyées sous la large part faite aux tourments intérieurs de l'héroïne. Malgré tout, ce récit reste intéressant et aborde d'une façon assez inédite le thème des Indiens d'Amérique. La description des Cheyennes et de leurs moeurs nous parle, car May est prise entre les deux cultures, et pose un regard qui nous est familier sur sa nouvelle vie et son nouveau peuple. Dans ce roman, les deux peuples sont tour à tour "sauvages" et "civilisés", et l'auteur évite donc l'écueil qui aurait consisté à opposer les "gentils" Cheyennes aux "méchants" blancs. Au final, il y a beaucoup de choses que j'ai appréciées dans ce livre, et surtout son côté dépaysant : je ne connaissais pas bien la culture Cheyenne, et j'ai adoré les descriptions du grand Ouest, très réussies. Si je ne me suis pas attachée au personnage de May, les portraits de ses compagnes de voyage sont suffisamment colorés pour constituer une savoureuse galerie. Enfin, même si c'est une fiction, le récit prend une autre dimension quand on sait que le point de départ du roman, à savoir l'échange des femmes blanches contre des chevaux, est un fait réel. Pour ma part, ce roman m'a donné envie de m'intéresser davantage à l'aspect historique et culturel de la question des Indiens d'Amérique. De ce point de vue, ce livre est une réussite. Fanny LOMBARD

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