mardi 15 avril 2008

Feu pâle de Vladimir Nabokov

En feuilletant les pages de ce livre nous trouvons un poème puis un commentaire de ce poème ; est-ce bien un roman que nous allons lire ? Le poème, long de 999 vers, a été écrit par John Shade, professeur à l’université de New Wye, décédé en d’étranges circonstances. Il y parle de sa vie, de son environnement, de sa femme et de sa fille, morte noyée. Son collègue, Charles Kinbote, s’est investi de la tache d’éditer l’œuvre de son ami en y joignant un commentaire explicatif. Mais quel étrange commentateur que ce Kinbote … Déjà que penser de cette soi-disant amitié avec John Shade ? N’était-elle pas plutôt de celle qui unit la tique au chien ? Qu’en est-il alors de sa prétention d’être la muse de John Shade ? Kinbote est persuadé que le poème est une constante allusion aux discussions qu’ils ont eues lors de leurs randonnées, au sujet d’un pays nord européen d’où Kinbote est originaire, la Zembla, de son roi, contraint de s’enfuir avec l’aide de ses mignons après la révolution et d’un mystérieux tueur, l’empoté Gradus que les zembliens ont lancé à ses trousses. Mais qui est ce Kinbote ? Le roi de la Zembla ? Un fou ? Ce livre n’est pas un livre facile à lire. Il n’y a pas une histoire mais des histoires qui se révèlent au fil des pages. La forme que Nabokov a donné à son roman peut rebuter mais si vous ne vous laissez pas intimider vous ne lâcherez pas ce livre avant d’apprendre comment est mort John Shade et qui est ce mystérieux Kinbote. Et l’écriture de Nabokov, son style, n’est-il pas un pur délice à savourer jusqu’à la dernière ligne ?
Laurence TESTU

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