mercredi 2 avril 2008

Chicken street de Amanda Sthers

Kaboul juste après la chute des talibans… Alfred l’écrivain public et Simon le cordonnier sont les deux seuls juifs de la ville. Ils se côtoient sans vraiment s’aimer. Un jour une jeune et jolie arabe de dix sept ans, Naema, bouleverse la vie d’Alfred… Parce qu’elle lui fait écrire une lettre à un américain Peter pour lui annoncer sa grossesse après leur nuit d’amour sous les bombardements… Parce qu’il s’éprend d’elle et qu’il voudrait bien l’aider… Alors chaque jour il lui parle, il l’aide à supporter l’attente de cette réponse qui n’arrive pas… Mais chacun sait qu’en Afghanistan, les femmes ne sont pas libres de parler, ni de faire ce qu’elles veulent, ce qui va avoir de terribles conséquences pour ces deux êtres…
Vu comme cela, ça a l’air drôlement bien et pourtant j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Le point de départ est original et intéressant mais j’ai trouvé la narration un peu confuse notamment au niveau chronologique. A force de se demander à quel moment du récit on se trouve, on finit par s’agacer… En plus comme on sait plus ou moins dès le début comment cela va se terminer, le plaisir de la lecture en est un peu altéré. Il faut pour ce genre de récit une écriture adaptée ce que je n’ai pas trouvé dans ce cas. A travers ce roman, nous suivons en parallèle plusieurs histoires : celle d’une jeune fille afghane, celle de Jenny, la femme de Peter à New York, ainsi que celle de nos deux juifs. Plusieurs thèmes sont abordés : les conditions de vie quasiment inhumaines des femmes voilées, qui ont eu l’espoir de voir leur sort évoluer après la chute des talibans mais qui se rendent compte que pas grand-chose n’a changé… la détresse des femmes qui apprennent la trahison de leur mari, la solitude, le judaïsme, la folie et l’intolérance des hommes, les conséquences des non-dits… Un programme bien lourd me direz vous… Et bien pas vraiment, parce que l’histoire ne m’a pas paru crédible sous certains aspects ce qui a enlevé au final le sentiment de tristesse que j’avais éprouvé lors de certains passage. J’ai eu l’impression de naviguer entre sérieux et dérision tout au long de l’histoire, ce qui est un peu déroutant. Peut-être était-ce le but recherché par l’auteur, après tout… Je dirais que ce roman est une jolie petite histoire, mais sans plus, je n’ai pas été vraiment emballée. En fait je crois que j’ai été déçue par rapport aux critiques élogieuses que j’avais entendues sur l’auteur. Je reconnais que son style est plutôt efficace avec ses mots simples, ses phrases courtes allant à l’essentiel, mais il manque ce petit quelque chose qui fait que l’on est impliqué dans l’histoire. Dommage !
Nicole VOUGNY

1 commentaire:

Louis a dit…

J'ai bien aimé votre critique de Chiken Street. Je dois dire que sa lecture m'a aussi quelque peu déçu. Sans dire que ce roman est mauvais, il faut admettre qu'il mérite tout juste la note de passage. Et pourtant, l'idée de base promettait beaucoup.

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