jeudi 10 avril 2008

Paris est une fête d'Ernest Hemingway

« Paris est une fête » nous raconte le Paris de la « génération perdue », le Paris que Hemingway connut entre 1921 et 1926. Alors jeune écrivain marié à Hadley, Hemingway écrit des articles pour un journal, puis des nouvelles, attablé aux cafés parisiens avec l'alcool pour illustre compagnon. Hemingway nous livre ici ses errances désargentées, ses égarements dans les méandres du jeu, la faim qui le hantait, et les processus mêmes de son écriture, ou encore comment il chassa un futur critique raté de son café à lui et comment il rassura un ami sur sa virilité. Suivez-le, vous croiserez Joyce et Fitzgerald, et puis des femmes, Zelda la jalouse dépressive ou Gertrude Stein. Jamais vous ne quitterez ce Paris bouillonnant d'odeurs, de personnages et de sons, qui « valait toujours la peine » et où l'on parlait américain à la Closerie des Lilas, le Paris de toute une époque qui surgit si nettement au fil de l'écriture. Car le style clair d'Hemingway, tout de juxtapositions expressives, ses longues phrases cadencées de virgules et de « et », s'emploient à vous envelopper dans son temps, à vous plonger tout entier dans l'ambiance si singulière d'un Paris effervescent. On aime être ainsi comme bercé par une mer d'une limpidité sans détour, régulièrement agitée de détails pittoresques qui surprennent et tiennent en éveil tous les sens : bribes de dialogues lancées à la volée, anecdotes pleines d'humour, le tout sur un ton parfaitement naturel qui cache un style savamment travaillé.
Laurie BAYET

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis à la recherche de ce livre depuis une semaine, car je voudrais le lire en anglais (bon je n'ai fait que 2 librairies pour le moment).
Et ta critique me motive encore plus à mettre la main dessus !

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