lundi 17 mai 2010

Le meilleur des mondes de Aldous Huxley

Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley écrit en 1932 est une vision dystopique de ce que pourrait être notre avenir au vu des progrès technologiques qui régissent notre monde. Dans ce monde totalitaire, le schéma traditionnel de la famille n’existe plus : les bébés naissent en éprouvette et au stade même d’embryons sont modifiés chimiquement afin de permettre leur intégration aux différentes classes sociales existantes : Alpha, Bêta, Gamma, Delta et Epsilon. Conditionnée pendant toute l’enfance via la pratique de l’hypnopédie intensive, chaque personne a l’impression d’être parfaitement à sa place. Cependant certains personnages comme Bernard Marx, Helmholtz Watson n’arrive pas à se fondre complètement dans cette société. L’apparition dans cette société d’un jeune garçon, surnommé le Sauvage parce qu’il a grandi dans une réserve où les hommes n’ont pas été ainsi conditionnés, va faire réfléchir certaines personnes mal adaptées à la société  au point de mettre en doute le système.

Cette dystopie cherche à montrer les dérives du progrès qui, loin de nous servir, finit par nous asservir. Cette question reste profondément actuelle aujourd’hui encore quand on voit l’essor de l’Internet, des gadgets électroniques sensés nous faciliter la vie mais qui finissent par nous rendre incapables de nous débrouiller par nous-même le jour où ça tombe en panne. La question même de la population née en éprouvette est également plus que jamais présente à présent que la fécondation in vitro est devenue relativement courante, où la science défie la nature en permettant à des femmes de plus en plus âgées de procréer. Ce roman met en relief les dérives d’un système qui pousse à anesthésier les passions, les sentiments à travers l’usage de drogues, en poussant les populations à consommer toujours plus, une société qui n’est vraiment pas sans rappeler la nôtre par bien des aspects et qui amène ainsi à s’interroger sur nos vies. Une lecture intéressante, parfois déroutante aussi, parsemée d’extraits des œuvres de Shakespeare donnant ainsi envie de les découvrir.


Elisabeth DOUDAN

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