mardi 18 mai 2010

Une relation dangereuse de Douglas Kennedy


C’est un roman qui relate une histoire d’amour, du moment de la rencontre au moment de la séparation, vue du côté de la femme, une Américaine indépendante et forte, qui perd complètement le contrôle de sa vie, alors qu’elle avait su préserver sa liberté et son autonomie jusque là.
C’est également une histoire de la maternité et de l’instinct maternel, qui remet les choses en perspective et qui montre aussi les mauvais côtés de la naissance d’un enfant, tant du point de vue physique que moral.
On dévore littéralement ce roman, se demandant de page en page jusqu’où va aller la descente aux enfers, sans être néanmoins capable d’imaginer réellement jusqu’où cela peut aller, car la descente est brutale et profonde, et va bien au-delà de ce qui est imaginable !
La narration est simple, agréable, écrite du point de vue de Sally, jeune femme pragmatique et réaliste, confrontée aux non-dits, à l’incompréhension face à ce qui se passe, et c’est dans son cœur qu’on est, révolté avec elle, perdant prise avec elle, ressentant l’injustice avec elle, sans pour autant pouvoir mieux réagir qu’elle. C’est le fatalisme de la dépression qui est rendu par le style, tout en interrogation et phrases courtes, aux dialogues peu nombreux, parmi lesquels les plus présents sont ceux de l’héroïne avec elle-même, qui rendent compte de l’isolement dans lequel on peut se retrouver, transplanté dans un nouveau pays, dont les gens sont difficiles à apprivoiser.
On vit le choc des cultures entre les Etats-Unis et l’Angleterre ; le choc des cultures entre une journaliste « de choc », correspondante de guerre dans un des coins les plus agités et dangereux de la planète et la vie de mère au foyer obligée de tout gérer seule, maison, intendance, bébé…
A déconseiller peut-être aux femmes enceintes cependant !

Mélanie BART

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