dimanche 7 novembre 2010

Cocaïne et tralala de Kerry Greenwood

Une incursion dans les années folles : Melbourne, aux côtés d'une garçonne, très riche et très séduisante, qui mène une enquête sur une jeune femme au comportement étrange.
Ces recherches nous conduisent au sein de la bonne société australienne, de réception, en salon de massage, ou en essayage de vêtements de couturier.
Mais les difficultés de la vie quotidienne ne sont pas oubliées et on voit la vie laborieuse de la population, notamment la situation des femmes, qui certes essaient de s'émanciper comme notre héroïne, mais néanmoins cela n'évolue pas si rapidement que cela. Trouver un travail honnête et en vivre, ne pas se laisser abuser par de fausses promesses, arriver à joindre les deux bouts, mais aussi se battre contre les préjugés tenaces sont toujours des épreuves. Ainsi, on fait la rencontre de la première femme-médecin écossaise, qui a dû batailler pour pouvoir mener ses études à bien, puis pour avoir le droit d'exercer, et qui émigre en Australie pour prendre une place dans un hôpital, où elle est confrontée plus souvent qu'à son tour aux problèmes entraînés par des accouchements, mais surtout, ce qui est plus problématique, à ceux entraînés par des avortements clandestins pratiqués sans connaissances médicales et dont les conséquences sont souvent dramatiques. Ce que ces femmes sont prêtes à risquer pour arrêter une grossesse nous éclaire sur l'opprobre ou les difficultés domestiques qu'auraient occasionné de la mener à bien.
On passe ainsi de la vie de Phryne Fisher à celle des basses classes, sans oublier beaucoup d'action et une enquête sur le trafic de cocaïne. Tous les éléments de la femme émancipée sont présents : de la garde-robe (y compris des pantalons!) à la conduite automobile, à la maîtrise d'une vocabulaire un peu osé.
Le contraste et le scandale soulevés par la vie de Phryne sont bien rendus par les réactions mi-étonnées, mi-choquées de son entourage, et c'est ce qui est bien mené dans ce roman, car c'est fait assez subtilement pour que notre attention soit attirée, sans pour autant donner dans le cliché grossier.

Mélanie BART

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