mercredi 17 novembre 2010

Le coin des ânes de Michael Pearce

En 1908 au Caire en Egypte, Gareth Owen le « mamour zapt », ou responsable des services secrets de la ville, est appelé pour résoudre une bien mystérieuse affaire. Un Français a disparu alors qu’il était tranquillement installé à la terrasse du Shepheard’s. Comme il ne pouvait se déplacer qu’avec de grandes difficultés,  la thèse de l’enlèvement semble ne faire aucun doute. Pourtant, les étrangers ne sont pas habituellement une cible privilégiée. Et bien que les faits se soient déroulés à la vue des marchands ambulants, cochers et  âniers présents en permanence devant l’hôtel, ceux-ci assurent ne rien avoir remarqué. L’enquête s’annonce difficile à mener, avec  notamment les témoignages plus ou moins crédibles des personnes interrogées. C’est alors que survient peu de temps après, dans des conditions à peu près similaires, l’enlèvement d’un Britannique…
Avant de venir s’installer en Angleterre, l’auteur est né et a grandi en Egypte.  Il a truffé l’histoire d’informations sur ce pays qu’il connait bien. L’enquête n’est en fait qu’un prétexte pour faire découvrir aux lecteurs une société à l’époque de la tutelle Britannique et sa culture. Il y a bien sûr quelques rebondissements, mais ce n’est pas cela qui fait tout le sel de l’histoire. D’ailleurs, les investigations sont menées avec une certaine nonchalance. Et ce sont les rapports humains entre l’enquêteur gallois et la population locale ou étrangère qui retiennent l’attention, plutôt que la progression de l’enquête.  Le lecteur peut être au début un peu déstabilisé par les termes à consonance arabe (fonction des personnages, nom de lieux…), mais cela contribue à plonger dans l’ambiance et il serait dommage, et difficile !, de s’en passer. L’ensemble est allégé par une pointe d’humour.
J’ai apprécié ce livre, complètement différent  des romans policiers habituels. Ici c’est le contexte qui prime sur la résolution de l’énigme. J’ai retrouvé certains aspects culturels rencontrés avec étonnement lors de mon expatriation de 2 ans en Tunisie : ce n’est pas la même époque ni le même pays, mais je retrouve avec amusement des traits qui m’avaient marquée.

Sophie HERAULT

Aucun commentaire:

Publicité