lundi 1 novembre 2010

Bains de mer de Paul Morand

Edité, dans sa version originale, sous le titre de Bains de mer, bains de rêve, cet ouvrage de Paul Morand nous vante les avantages, les charmes et les vertus des bains de mer illustrés par « plus de trente ans d’immersions » (p.8). Au fil des pages, l’auteur nous fait ainsi rêver en nous présentant de façon poétique le « catalogue-souvenir  de [ses] ébats aquatiques aux quatre coins de la planète » (p.7). Vers 1910, Paul Morand est en effet un des précurseurs de cette façon de vivre qui n’est pas encore donnée à tout le monde et qui amène ce « misanthrope hédoniste » aux quatre coins de la planète.
Son ouvrage se divise en trois parties. Ses premiers propos concernent les « bains de poésie » où il nous présente, entre autres, un de ses poèmes qui énumère, sous le titre de Bains publics, « tous les endroits du monde où [il] s’est jeté à l’eau » (p.7).
Paul Morand nous fait ensuite prendre des « bains dans le temps » en compagnie Neptune, Ulysse, Néron, Aristote, Proust et Maupassant
Enfin, l’auteur nous propose des « bains dans l’espace » et nous fait faire, « en peu de pages, pas moins que le tour du monde » (p.67) à travers des « pays très divers, mais avec une même toile de fond : la mer » (p.120). Il nous emmène ainsi du Portugal aux côtes françaises en passant par la Corse, l’Espagne, le Maroc, la Croatie, la Sicile, la  Sardaigne, la Grèce, la Belgique, la Hollande et l’Angleterre.
Dans les dernières pages de son ouvrage, il pense avec nostalgie au temps où il avait la mer à lui tout seul (ou presque) et se lamente sur la transformation de ses « paradis d’autrefois » en « enfers balnéaires » (p.121). En effet, il constate avec tristesse que « les grèves de jadis sont devenues des plages, c’est-à-dire des grèves humanisées par les baigneurs » (p.22).
Au final, Bains de mer, plein de légèreté, est un chef-d’œuvre de la littérature balnéaire qui est arrive à faire oublier quelques instants le passé houleux de cet « évadé permanent » qu’est Paul Morand (Gabriel Jardin, Grasset & Fasquelle, 2006).

Pierre SECOLIER

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