mercredi 9 mars 2011

Bonjour tristesse de Françoise Sagan

« Bonjour tristesse » est le récit des vacances d'été de la jeune Cécile sur la côte méditerranéenne, en compagnie de son père, éternel charmeur sans attaches, et de sa maîtresse du moment, Elsa. Cécile a récemment échoué à un examen, mais n'en est pas moins gaie et impétueuse. Elle passe des heures à nager et se prélasser au soleil et vit ses premières amours avec Cyril, un étudiant rencontré au bord de la mer, évoluant en toute insouciance jusqu'à l'arrivée d'Anne. Cette dernière, une ancienne amie de sa défunte mère, est une femme d'affaires distante, calme et rigoureuse ; elle arrive rapidement à tout régenter dans la joyeuse maisonnée, astreignant Cécile à étudier, lui interdisant de voir Cyril. Anne finit même par convaincre le père de Cécile de l'épouser dès leur retour à Paris. L'impulsive Cécile va tout faire pour empêcher ce mariage qui menace de ruiner sa vie facile et sa liberté, déclenchant des événements qu'elle ne maîtrise plus, ce qui l'amènera à connaître pour la première fois la tristesse.
Le roman est raconté de la bouche de Cécile, dans un style très vivant et fluide. Le vocabulaire est riche et diversifié, et Françoise Sagan trouve toujours le mot juste sans pour autant s'enfermer dans une narration guindée. Au contraire, le récit est étoffé de nombreux dialogues et des monologues intérieurs de Cécile, qu'on voit hésiter, s'interroger, s'énerver, tour à tour adolescente lasse, petite fille capricieuse, jeune femme qui découvre la complexité des sentiments. Il est aussi très frappant de voir comment Françoise Sagan arrive à restituer une atmosphère, par exemple la chaleur lourde, écrasante, étouffante, que l'on ressent très bien à la lecture de certains passages.
Ce livre, original voire scandaleux dans le contexte des années 1950 où il a été publié pour la première fois, n'en reste pas moins aujourd'hui un roman agréable qui se lit d'une traite, doté d'une intrigue claire et absorbante, et de la spontanéité et la fraîcheur de la jeunesse.

Jessica ANDREANI

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