vendredi 11 mars 2011

Sotos de Philippe Djian


Vito, Victor et Mani. Trois hommes à des stades différents de leurs vies et avec des objectifs différents liés par le sang ou par le temps.
Mani adolescent qui arrive à l’âge adulte est le petit fils de Victor. Ce-dernier règne sur la région, il est le père d’ Ethel la mère de Mani. Vito ami d’enfance d’Ethel enfin marié avec elle.
Sous le soleil d’Andalousie ce mariage va faire chauffer les esprits, rappeler de vieux souvenir et donner des soifs d’amour et d’indépendance.
Quand elle annonce son mariage avec Vito, Mani en reste pantois mais sa mère use tellement les hommes qu’il ne pense pas que cela durera longtemps. Victor ne supporte pas Vito depuis bien longtemps.
Entre Mani et Vito va naître un respect mutuel qui va pousser Mani à refuser de vivre sous le joug de son grand-père et à conquérir le cœur de Marion l’amie de sa mère.
Tout cela, comme à la corrida, devra se terminer par une mise à mort après de nombreuses passes et des coups de cornes imprévus.
C’est le premier livre de Djian que je lis  et j’ai apprécié. D’abord le cadre l’Andalousie , sa chaleur, ses habitants cela l’auteur nous le rend bien au travers de description pas assommante du tout. Par contre la corrida apparaît fort peu, quelques passages obligatoires mais sans plus. Cela ne m’a point dérangé.
Les personnages ont des caractères très forts. D’abord les hommes car dans ce roman ils sont l’essentiel. Les femmes sont objets de désir et ne servent quasiment  qu’au plaisir sexuel de l’homme.
Victor qui représente la force, le pouvoir à qui tout le monde se soumet. La famille, les institutions ne sont que ses jouets et gare à qui s’y oppose. Ensuite vient Mani enfant qui a vécu à l’ombre du besoin matériel qui passe son temps à sortir entre amis en attendant son émancipation sexuelle mais surtout intérieure. Puis Vito l’amant qui réalise enfin son rêve en épousant Ethel mais qui dans sa jeunesse a subi les foudres de la vie mais aussi de Victor.
Ce livre foisonne de personnages masculins. Jeunes, vieux, fougueux, sages.
Les femmes sont peu nombreuses. A part Ethel et Marion, femmes mûres, intelligentes, excessives et sublimes au pouvoir physique irrésistible, les autres ont peu d’atout autre que le physique.
Un bouquin sympa ou le trio Vito, Mani et Victor nous emmène vers une lutte de pouvoir et d’identité  passionnante.


Edouard RODRIGUEZ

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