jeudi 13 septembre 2007

Un appartement à New York de Jane Smiley

Susan, Dennis, Craig, Ray, Alice, Noah... Ils se sont connus en faculté, et sont venus s'installer à New York dans les années 80. Cette bande d'amis, dont certains font partie d'un obscure groupe de rock en quête de reconnaissance, vivent plus ou moins les uns sur les autres. Ils n'habitent pas vraiment en communauté, mais tous possèdent un double des clés de l'appartement de Dennis et Susan - tout comme quiconque peut avoir besoin d'y passer ne serait-ce qu'une nuit... Un jour, en venant arroser des plantes, Alice découvre Craig et Dennis, abattus d'une balle dans la tête. Est-ce à cause d'une histoire de drogue, parce que Craig était l'amant de la petite amie de Noah, ou pour un autre motif ?
Ce livre réunit tous les ingrédients du roman policier mais l'identité du meurtrier passe rapidement au second plan. Ce qui tient une place centrale dans ce récit, c'est la façon dont le drame affecte Alice, et ses rapports avec les autres personnages. Dans un style parfois un peu chargé, Jane Smiley décrit longuement les états d'âme de son héroïne, qui se retrouve soudain au centre du groupe d'amis, qu'elle soutient et rassure, servant de point d'ancrage à chacun - alors qu'elle-même manque d'assurance et s'est toujours laissée balloter par la vie. Les bouleversements occasionnés par l'assassinat de Craig et Dennis vont lui permettre d'en prendre conscience et de prendre sa vie en mains. Bien que cet aspect du roman soit intéressant, j'ai eu du mal à m'y plonger, et j'ai parfois eu l'impression de traverser ce récit sans m'y attacher. Si le personnage d'Alice est très bien analysé, on peut regretter que ce ne soit pas le cas des autres protagonistes, qui sont à peine esquissés et manquent un peu de profondeur. Pour autant, cela reste un bon livre car l'auteur a parfaitement réussi à donner un ton très particulier à son roman. C'est assez difficile à expliquer, mais le choix des mots, les descriptions, certains détails nous permettent vraiment de sentir une atmosphère propre à New York et à ces appartements si typiques. De ce point de vue là, ce roman est une réussite, et porte un titre parfait. Fanny LOMBARD

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