lundi 3 septembre 2007

Tôkyô mirage d'Anne Rambach

A la réception du roman «Tôkyô mirage», surprise ! Il s’agissait du troisième volet d’une trilogie de thrillers dont l’action se situe au Japon. Bien qu'indépendants entre eux, je préférais donc commencer par le début et commandais dans la foulée, les deux premiers volets que sont «Tôkyô chaos» et «Tôkyô atomic». Bien m’en a pris tant je suis tombé sous le charme de l’inspectrice Junko Go, américaine d’origine japonaise, en stage au sein de la police de Tôkyô. Tout m’a plu dans ces trois romans : le style clair et percutant, l’intrigue passionnante, le charisme des personnages, les prises de position fortes sur l’homosexualité féminine…
Dans «Tôkyô chaos», Junko Go, jeune et brillante flic de Washington passionnée par les armes à feu... et les jolies femmes revient dans son pays d'origine pour une mission de coopération entre services de sécurité. Elle y retrouve son père Isobe, chef de la police de Tokyo, se lie d’amitié avec son équipier, le fringant Masayuki Nakamura, et se lance à la poursuite d’un tueur psychopathe. Dans «Tôkyô atomic», Junko, suite à la découverte du cadavre d’un ingénieur sans histoire travaillant dans une centrale nucléaire, est envoyée enquêter sur l’île d’Hokkaido. Des mafias japonaises et chinoises jusqu’aux activistes anti-nucléaires, ses investigations l’entraîne alors au plus profond du monde obscur de l’industrie nippone. Mais cette enquête lui permet aussi de trouver l’âme sœur en la personne de Fumiko Harada, une très séduisante journaliste d’investigation. Dans «Tôkyô mirage», sûrement le meilleur des trois tomes, Junko, mutée injustement aux archives par le chef de la police, le cynique Honda, doit laisser son coéquipier Masayuki enquêter seul sur le meurtre d'un sokaiya, ces maîtres chanteurs spécialisés dans l’extorsion de fonds auprès des grandes entreprises nippones. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Anne Rambach est née dans les Côtes-d’Armor et non au pays du soleil levant. Pourtant sa connaissance de ce pays est impressionnante. Au travers de ces trois livres, elle nous dépeint un Japon bien sinistre où libéralisme économique, respect des traditions et nostalgie d’un passé révolu s’entremêlent étroitement. Tout y passe : la corruption des pouvoirs politiques et financiers, l’emprise des yakuzas, la gangrène du monde des sectes, l’errance d’une jeunesse sans repère, la déshumanisation et la robotisation de l’homme de la rue japonais… Malgré cette noirceur, Anne Rambach réussit le tour de force de toujours laisser la porte ouverte à l’espoir. Portée par l’amour de son amie Fumiko, par l’amitié de son coéquipier Masayuki, par le respect de son père Isobe et de son chef Honda, son héroïne Junko est, dans son genre, un modèle d’optimisme car jamais, même aux pires moments, elle ne baisse les bras. Au terme de la lecture de cette trilogie, je n’ai qu’une hâte : courir chez mon libraire et découvrir le nouveau livre de cette jeune romancière, « Bombyx ». Pierre LUCAS

Aucun commentaire:

Publicité