mercredi 19 mars 2008

La nostalgie de l'ange d'Alice Sebold

Susie Salmon, 14 ans, a été violée, puis assassinée. Len Fenerman, l’inspecteur qui supervise cette affaire, piste de son mieux le criminel, mais le manque sérieux d’indices et du corps de la victime entraîne le piétinement de l’enquête. Depuis le paradis, Susie regarde ses proches terriblement bouleversés suite à sa disparition brutale : comment continuer à vivre lorsque l’on perd un membre de sa famille et lorsque l’on ignore où se trouve son corps ? Son père Jack se renferme sur lui-même, sa mère Abigail s’éloigne de son mari et ne s’occupe même plus de ses deux autres enfants, sa petite sœur Lindsey de 13 ans a du devenir adulte du jour au lendemain. Jack est persuadé que le meurtrier de sa fille n’est autre que leur voisin Georges Harvey, un individu solitaire aux comportements étranges. Seulement, ses soupçons ne se reposent que sur l’intuition et non sur de véritables preuves.
Je trouve que « La nostalgie de l'ange » est une œuvre très originale, car la narratrice n’est autre que Susie elle-même qui, depuis l’autre monde où elle demeure désormais, assiste à la vie quotidienne des siens et observe comment ces derniers évoluent au fil des jours, des mois, voire même des années… Malheureusement, elle voit également agir son tueur. J’aime bien ce privilège exceptionnel que l’auteure offre à son personnage, celui de pouvoir poursuivre son développement dans l’au-delà, d’avoir cette possibilité de continuer à mûrir sentimentalement et intellectuellement en parallèle avec ses proches dans la vraie vie. Alice Sebold aborde dans cette fiction un sujet délicat qu’est le viol et l’assassinat d’une enfant. J’ai trouvé qu’il y a beaucoup de justesse et de pudeur dans sa façon de décrire le malaise perçu par la défunte et le tourment ressenti par les membres sa famille ; et comment chacun d’eux s’efforce tant bien que mal à surmonter cette épreuve. Toutefois, je regrette un peu qu’il y ait un trop de descriptions qui ralentissent parfois l’action.
Dai BUI

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