Dans les années 50, après avoir décroché son bac de philo, notre jeune français de 18 ans (dont le prénom n’est jamais cité dans le roman) est invité à étudier, pour une durée d’un an dans une université de Virginie. Une fois sur place il découvre le fonctionnement du système universitaire américain : les fraternités, les bals trimestriels, les sorties du samedi avec une « date », les équipes et installations sportives du campus… mais aussi la ségrégation raciale qui a lieu aux Etats-Unis.
Un soir d’hiver, chez les Jennings il rencontre April, 21 ans, une jolie noire et en tombe amoureux. Pour vivre cette relation hors-norme pour l’époque, et de surcroît dans une Virginie totalement ségrégationniste, notre étudiant va devoir rompre des interdits. Briser l’Honor System du campus, franchir la ligne raciale et aller dans la nigger-town. Tout cela pour avoir le droit de faire l’amour à April dans sa Ford au fond d’un ravin.
Lors d’un déplacement à Charlottesville, notre étudiant étranger croise le chemin d’Elisabeth qui refuse de jouer à la comédie sociale américaine. D’une certaine façon il en tombe « amoureux d’amitié » et cesse sa relation avec April. Qu’apportera le passage d’un amour interdit à celui d’une riche fille de Boston ? De quel amour notre étudiant a-t-il le plus appris ? De celui d’April et des transgressions des interdits ou de celui d’Elisabeth et de sa comédie ?
J’ai apprécié la lecture de ce roman qui nous montre le fonctionnement d’une université américaine et surtout nous emmène dans un univers ouaté, calme et reposant pour les blancs : l’Amérique des années cinquante.
D’un autre côté, l’auteur nous fait remarquer que cette Amérique est fortement raciste puisque les noirs ont des postes très secondaires dans l’université. Au travers de la ligne raciale, qui sépare les noirs des blancs, il nous est facilement possible de constater que cette vision du monde va se rompre.
Tant de quiétude n’est-ce pas le signe annonciateur d’une déflagration qui arrive avec les années soixante ?
Par ailleurs, l’auteur nous « met » vraiment dans les années cinquante avec l’apparition de deux mythes américains qui ont débuté durant cette décennie : un chanteur blanc qui se déhanchait comme un chanteur noir et un acteur de cinéma qui se déplaçait sur l’écran comme une femme. De plus en filigrane apparaît déjà la guerre d’Algérie…
Ce livre est finalement un voyage au cœur de l’Amérique des années tranquilles, où regarder la télévision n’est pas encore devenu une habitude nationale car justement le petit écran ne s’est pas encore emparé de la vie quotidienne des Américains.
Edouard RODRIGUEZ
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