mercredi 5 mars 2008

Un été pourri de Maud Tabachnik

Mortimer Newman, employé de mairie à la voirie le jour et pilier de bar la nuit, se désespère devant un verre de bière : depuis deux ans qu’il réside à Boston, il est seul et doit se contenter de quelques prostituées bon marché… Aussi, quand à la sortie d’un bar, son chemin croise celui de cette magnifique femme qu’il côtoie tous les jours au travail et qu’il n’a jamais osé aborder, il décide de tenterMortimer Newman, employé de mairie à la voirie le jour et pilier sa chance et la suit. Au petit matin, son cadavre est retrouvé, la gorge ouverte, les testicules coupés…
Frederick Latimer, patron forain, peut enfin respirer : le procès à son encontre pour viol sur une fillette de 10 ans vient de se terminer sur une relaxe, faute de preuve tangible. Mais avant que le vent tourne, il vaut mieux se faire tout petit et quitter la ville au plus tôt. Ce qu’il n’a pas prévu, c’est que cette femme l’aborde à la station de bus et lui propose un dernier verre dans son appartement… Quelques heures plus tard, la police le retrouve égorgé et émasculé ! Alors que la canicule écrase Boston, la pression monte en cette période électorale et il serait bon pour le maire que l’affaire soit réglée au plus vite. Mais, l’'inspecteur Sam Goodman, en charge du dossier, n'a aucune piste : tueur en série ou justicier ? Quand on s’intéresse de plus près au passé des victimes, on est en droit de se poser la question ?... Après tout, et si l’assassin était une femme ?... Maud Tabachnick, dans « Un été pourri », propose un violent (et parfois cru) plaidoyer contre les hommes. Nul n’y échappe ! Les victimes, bien sûr, êtres violents et dépravés qui ont mérité leur sort, mais aussi l’inspecteur qui ne comprend rien aux femmes et n’oppose que la force à leur complexité, le journaliste, amoureux transis mais lâche, le juge, égoïste qui ne pense qu’à sa retraite, l’avocat, avide de pouvoir, … et j’en passe ! Juste retour de bâton d’une romancière dans un genre, le « thriller », où 90% des serial-killers sont des hommes qui assassinent de pauvres femmes sans défense ! Toutefois, je trouve la manière dont Maud Tabachnik traite le sujet quelque peu excessif et surtout dangereux car, au final, le, ou la, ou les coupable(s) (gardons le suspense jusqu’au bout) ne sont pas condamné(es), justifiant de ce fait le droit à vengeance : « Oeil pour œil, dent pour dent ! ». Reste que le style plaisant, fait de courts chapitres, qui n’est pas sans rappeler celui de James Patterson et le rythme enlevé du roman de Maud Tabachnik permet de maintenir le suspense jusqu’à la fin !
Pierre LUCAS

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