mardi 18 mars 2008

Gone, baby, gone de Dennis Lehane

J’avoue que j’ai été poussée à lire ce roman par la sortie du film et la critique très positive qu’il a provoquée. On dit toujours que les films sont moins bons que les livres, donc, je me suis laissé glisser dans l’histoire. Il s’agit du quatrième volet des investigations de Patrick Kenzie et Angela Gennaro, détectives privés qui nous font côtoyer la face la plus décadente de la société américaine.
Amanda, quatre ans et demi, disparaît de son lit pendant que sa mère est partie regarder la télé chez une amie, sans verrouiller la porte. La petite fille n’a pas de père connu ; sa mère, une jeune femme paumée qui avait déjà avorté trois fois avant de donner naissance à Amanda, boit et se drogue, et surtout se montre plutôt insensible à la disparition de son enfant dont elle parle comme si c’était un animal de compagnie égaré.
Au fil de l’enquête, il s’avère que la jeune femme « travaillait » pour le compte d’un grand bandit qui se trouve en prison et aussi qu’elle a détourné de l’argent lors de la dernière livraison. Lorsque le truand a connaissance de cette arnaque, il commence à manipuler les cordes afin de récupérer son pécule, mais… jusqu’où peut-il aller pour arriver à ses fins ?
Pas à pas on se dirige vers l’horreur absolue. Il s’agit d’une vraie descente aux enfers. Malgré tout, il est légitime de se demander si les apparences ne sont pas trompeuses et les méchants sont bien ceux que l’on croit. Dès le début on est happé par l’histoire et par ses personnages fragiles, attachants, déchirés et meurtris, néanmoins ils sont plein d’humour caustique face à la précarité quotidienne à laquelle ils sont confrontés. Plusieurs fois pendant la lecture, on retrouve la même question : peut-on faire justice soi même ? Doit-on se croire meilleurs juges et exécuteurs que ceux imposés par le système judiciaire ? La fin, justifie-t-elle les moyens et ceci dans tous les cas ? J’ai beaucoup aimé cet ouvrage car l’intrigue est très bien construite jusqu’au dénouement final sombre et surprenant. Une fois refermé on peut dire qu’il persiste en nous un sentiment d’injustice et de tristesse. C’est un livre qui ne nous laisse pas indifférents. Je le recommande à tous les amateurs des romans noirs, très noirs.
Marie LEVEZIEL

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