mercredi 12 mars 2008

L'ultime sacrilège de Jérôme Bellay

Mathieu Corneille est Maître couvreur, Compagnon du Tour de France depuis 15 ans. Il est âgé de 33 ans. Depuis 5 ans il fait équipe avec Cotentin, originaire de Bricquebec dans la Manche, charpentier de métier. Leur architecte les dirige sur Reims pour réparer la cathédrale affectée par un orage. L'aile gauche est abîmée sur plusieurs mètres carrés et la saison touristique ne supporte pas une bâche. La cathédrale subjugue d'emblée Mathieu, fasciné par ce qui émane d'elle.
A la porte Nord il croise trois SDF qui font la quête au moment de l'arrivée d'un car de touristes japonais. C'est alors qu'il a des visions où il revit une scène du Moyen Age au même endroit:il découvre Rascard qui travaille sur le chantier de la cathédrale vers 1255. Il aperçoit même Jeanne d'Arc sur son destrier, au XVème siècle. Secoué par cette vision et après avoir failli tomber du toit le dernier jour de son ouvrage, il consulte. Un scanner ne révèle rien, un ORL non plus. Il rencontre Flora qui l'initie à l'histoire de l'art. Ses visions continuent et il aperçoit le Seigneur de Montchicourt qui force l'entrée de la cathédrale. Flora le dirige vers une médium:Véra qui lui révèle sa sensibilité médiumnique et l'invite à se mettre à l'écoute du passé qui veut communiquer avec lui. Des templiers félons voulaient dérober la fiole qui contenait l'huile dont on sacrait les Rois de France. Macias, compagnon d'alors communique du passé avec Mathieu pour qu'il retrouve la fiole et la restitue. Une intervention dans le passé répare le vol impie. On dirait du Crichton où l'on saute du passé au présent et en sens inverse. Un maçon opératif assisté par des maçons spéculatifs vole au secours de la monarchie: hum ! Un Templier commet le sacrilège et veut s'oindre d'huile à la place du roi: on dirait plutôt un officier putschiste qui s'estime trahi par le pouvoir ingrat du sang versé. A se demander si l'auteur n'est pas un vétéran de la guerre d'Algérie. L'on pense au Templier qui affronte Ivanhoé dans l'ouvrage éponyme de Walter Scott et à Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Le style pourrait être plus soutenu mais l'auteur a sans doute voulu éviter la pédanterie de l'Ecole du Louvre. Les amoureux des vieilles pierres apprécieront l'aspect documentaire. Gwenael CONAN

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