vendredi 14 septembre 2007

Mêlée ouverte au Zoulouland de Tom Sharpe

Après avoir tué Fivepence, son cuisinier zoulou et ce, sans aucun motif réel, Miss Hazelstone appelle le commissariat pour signaler l’incident. En soi rien de bien grave puisqu’en Afrique du Sud, en plein régime Apartheid, on peut aisément tuer ses domestiques sans avoir à se justifier. Oui mais, ce qui n’est pas légal c’est de le faire en dehors de sa maison. Le kommandant Van Heerden, accompagné du konstable Els, se rend donc sur les lieux pour essayer d’arranger les choses. Après tout Miss Hazelstone est une honorable et respectable vieille dame qui descend d’une très ancienne famille d’aristocrates anglais. Oui mais, ce qui semblait au départ n’être qu’une simple formalité va se transformer en un véritable cauchemar. D’abord, Miss Hazelstone n’est pas très coopérative, elle veut absolument être jugée pour le crime qu’elle a commis. Et puis Els, bien malgré lui, va être à l’origine d’une grosse bavure qu’il ne peut évidemment assumer. Il faut donc trouver un coupable idéal : ce sera le frère de Miss Hazelstone, cardinal de son état.
Jamais un livre ne m’aura autant fait rire. C’est complètement loufoque, absurde, déjanté comme je l’aime. Un vrai régal, du pur délire ! Tom Sharpe a vraiment une imagination monstrueusement débordante. A un rythme d’enfer, il va enchaîner les quiproquos, déclencher une avalanche de situations les plus grotesques les unes que les autres et tout cela dans un humour très grinçant, je dirai même plutôt décapant, corrosif. Car derrière toute cette apparente bouffonnerie, Tom Sharpe, qui a vécu pendant de nombreuses années en Afrique du Sud et qui par conséquent connaît bien le pays, dénonce violemment et de manière très politiquement incorrecte le régime de l’Apartheid. Tout y passe : les arrestations arbitraires des noirs, les méthodes peu reluisantes (molestation, torture) utilisées contre eux lors des interrogatoires de police voire leurs meurtres expéditifs, les relations interraciales illégales ou encore la toute puissance de la justice qui juge et condamne trop facilement. La manière dont Tom Sharpe aborde ce grave sujet pourra sûrement déplaire à certains. Car peut-on rire de tout aussi impunément? Marlène EVEN

2 commentaires:

Marie Levéziel a dit…

Vous m'avez donné vraiment envie de le lire. Et... ça y est je l'ai sur ma table de nuit. Merci

Anonyme a dit…

J'adore Sharpe ! Je garde un excellent souvenir des deux titres, et tous ses livres sont dans la même veine...

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