vendredi 26 février 2010

Le talisman de Peter Straub et Stephen King


Le jeune Jack Sawyer s'ennuie dans la station balnéaire déserte de la Côte Est où sa mère, reine déchue des séries B qui se meurt d'un cancer, l'a amenée. Sur les conseils d'un vieux Noir, Jack va entreprendre une Quête : S'il ramène le Talisman, un objet magique retenu sur la Côte Ouest, sa mère guérira. Difficile à croire pour le jeune garçon ? Pas tant que ça, car il découvre que le pays imaginaire entraperçu dans son enfance existe bel et bien : Il peut passer à son gré de l'Amérique dans les Territoires, un monde parallèle fantastique où la reine Laura, le Double de sa mère, agonise... Commence alors pour Jack / Jason un voyage interminable à travers l'Amérique / les Territoires, avec à ses trousses la maléfique oncle Morgan, déterminé à acquérir la mainmise sur les Territoires...
A mi-chemin entre la Science-fiction - puisqu'on a affaire à un (des) monde(s) parallèle(s) – et le Fantastique – les Territoires étant peuplés de Loups-garous et autres monstres peu recommandables - , ce roman part de bonnes idées : Toute action dans l'un ou l'autre monde a une répercussion plus ou moins importante dans l'autre, la géographie se ressemble (bien qu'à une échelle différente), certains personnages ont des Doubles... Au début, il semble que ce soit le côté "normal" le plus exploité : Jack voyage surtout du côté Américain et, si ses aventures sont effroyables, elles n'ont malheureusement rien de paranormal et ne reflètent que le côté obscur de ce qui peut arriver à un garçonnet seul sur les routes. Mais petit à petit, l'histoire sombre de plus en plus dans le fantastique et l'horreur, comme on pouvait s'y attendre de la part des maîtres incontestés qu'en sont King et Straub.
Le style est fluide et sans prétention : Les phrases sont grammaticalement peu élaborées, le vocabulaire alterne termes relativement recherchés et termes très familiers. De très nombreuses métaphores souvent insolites parsèment la narration.
Le récit suit de très près le jeune Jack, mais s'intéresse parfois à d'autres personnages pour permettre d'apporter des précisions. De nombreux passages en italique permettent de connaître les pensées des personnages, bien qu'il ne soit pas toujours évident de savoir s'il s'agit de pensées propres ou de pensées appartenant à d'autres personnages que le héros entend malgré tout.
Dans l'ensemble, un récit divertissant pour qui ne craint pas d'attaquer un colossal pavé de plus d'un millier de pages !


Marie-Soleil WIENIN

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