mercredi 3 mars 2010

Mygale de Thierry Jonquet


Richard, la cinquantaine, est chirurgien plasticien. Il vit avec Eve, une jeune femme qu’il n’hésite pas à malmener. Alex, quant à lui, est un petit truand qui vient de faire un casse meurtrier. Il se cache pour fuir la police. Enfin, Vincent, un jeune homme d’une vingtaine d’années, raconte son calvaire : un tortionnaire qu’il a surnommé « Mygale » le retient captif depuis de longues années et le soumet à des tortures raffinées. Quand la route des trois protagonistes se croise, la perversité est au rendez-vous…
  J’avais lu de Thierry Jonquet « Le bal des débris » et « Les orpailleurs ». J’avais déjà pu apprécier le talent particulier de cet auteur. Avec ce livre court, dévoré en une journée, j’ai été véritablement conquise par sa maestria. Il a su imaginer un scénario diabolique, incroyablement pervers (âmes sensibles s’abstenir), où la cruauté et la haine déferlent. Le début est véritablement mystérieux : on assiste à trois histoires, trois récits différents sans bien comprendre où l’auteur veut emmener son lecteur. Le récit de Vincent est poignant ; qui plus est, il est écrit à la deuxième personne du singulier, ce qui rend l’identification à la victime plus fort. Puis tout se met en place à travers un scénario habilement mené, et la noirceur de l’âme humaine est révélée au grand jour, par un dévoilement allant crescendo. Le récit est bien construit et découpé en trois parties, dont les titres sont en lien avec le titre même du livre. Le mystère et l’énigme, présents dès le début de l’ouvrage et qui m’ont captivée, ne cessent de croître au fur et à mesure de l’avancée des pages. Les rebondissements, multiples, sont au rendez-vous. J’avais apprécié, dans « Le bal des débris » du même auteur, le tour de force final ; ici, je retrouve le brio de Thierry Jonquet qui a su me séduire par son imagination véritablement diabolique et perverse. Un roman excessivement noir, qui explore la cruauté humaine, le sadisme extrême, que j’ai trouvé bien écrit, d’une écriture précise, quasi-chirurgicale dans les descriptions, osant des détails crus, n’épargnant rien au lecteur, une écriture rythmée sans fioritures littéraires. Ce roman est véritablement troublant. A ne pas mettre entre toutes les mains…



Christelle Gaté

Aucun commentaire:

Publicité