mardi 2 mars 2010

Requiem pour un poisson de Christine Adamo


Afrique du Sud,  1938 : un chalutier remonte dans ses filets un gros poisson étrange, possédant une queue trilobée, une puissante mâchoire, des écailles préhistoriques et des nageoires évoquant des pattes. Contactée, la conservatrice du Musée d'histoire naturelle de la ville reconnaît un cœlacanthe, espèce surgie de la nuit des temps et que l'on croyait éteinte. 60 ans plus tard, Marie apprend que son père, qu'elle ne connaissait pas, vient de décéder. Ce scientifique lui a laissé en guise d'héritage un dossier concernant le cœlacanthe, qu'il étudiait depuis des années. Désireuse d'en apprendre davantage sur cet homme, Marie se documente sur le sujet : elle découvre alors que les décès semblent se multiplier autour de ce poisson, sujet de bien des querelles entre scientifiques...

Ce roman, basé sur des faits réels, est atypique tant par sa construction que par le sujet traité. Alternant les époques et les narrateurs - y compris le fameux cœlacanthe ! - le récit est pourtant facile à suivre, porté par une écriture simple et agréable, même lorsque l'auteur en développe les aspects scientifiques. C'est le tour de force de ce roman, et on sent que l'auteur maîtrise son sujet, sans jamais tomber cependant dans l'exposé rébarbatif. Reste que, si les personnages sont bien campés, le récit proprement dit présente des longueurs, et l'intrigue en elle-même semble un peu convenue et le dénouement assez prévisible.

Je dois avouer que j'étais un peu sceptique en commençant ma lecture, n'ayant pas grand intérêt pour le sujet traité. Surprise : non seulement le livre m'a plu, mais encore ai-je trouvé l'aspect scientifique et l'histoire du cœlacanthe plus prenants que la trame policière du récit, qui m'a un peu déçue ! J'ai apprécié l'évocation des rivalités entre scientifiques, les aspects de la recherche, la construction des théories... Cela donne pour moi un ton très particulier à ce roman, et l'auteur parvient vraiment à communiquer son intérêt pour le sujet. J'ai également apprécié, en arrière-plan, le traitement de la question de l'apartheid - thème certes secondaire, mais traité avec finesse et sans moralisme indigné. A défaut d'être incontournable, voilà un roman agréable, où l'on apprend beaucoup.


Fanny LOMBARD

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