mardi 30 mars 2010

Offenbach roi du second Empire d'Alain Decaux

C'est en 1833 que Jacob Offenbach, alors âgé de 14 ans, pousse la porte du Conservatoire de Paris, accompagné de son père. Le jeune homme, né à Cologne, impressionne le directeur par ses talents de violoncelliste, et est admis au sein de l'Institution. Mais, malgré ses aptitudes, Jacob - qui a francisé son prénom en Jacques - est un élève indiscipliné : il quitte le Conservatoire un an plus tard, pour rejoindre l'orchestre de l'Opéra-Comique. Mais cette carrière n'est qu'un pis-aller : il rêve de gloire, et son plus grand désir est de faire jouer sa musique dans les grands théâtres. Hélas, malgré les relations qu'il acquiert dans les salons et l'appui de ses amis, il ne parvient qu'à placer quelques chansonnettes, ce qui ne saurait le satisfaire. Qu'à cela ne tienne ! Offenbach décide de créer son propre théâtre, afin d'y faire jouer ses œuvres : les Bouffes-Parisiennes...

Cette biographie de Jacques Offenbach, célèbre compositeur, créateur de l'Opéra-Bouffe, se lit comme un roman. Porté par l'écriture brillante d'Alain Decaux, dont les talents de conteur ne sont plus à démontrer, c'est un ouvrage passionnant de bout en bout, vivant, très documenté, où les extraits de lettres et documents d'époque se mêlent aux dialogues reconstitués et à un récit enlevé et pétillant, qui recrée à merveille l'ambiance de l'époque, sa légèreté tout comme les troubles politiques. On croise les personnalités du Second Empire (Napoléon III, Dumas, Hortense Schneider, Victorien Sardou...) et on assiste à la création d'œuvres aussi célèbres qu' "Orphée Aux Enfers", "La Belle Hélène", "La Vie Parisienne"...

Rares sont les biographies que j'ai lues avec un tel plaisir ! L'écriture, incroyablement vivante, est également empreinte d'une empathie qui rend immédiatement Jacques Offenbach attachant, sans pour autant être complaisante. Si l'accent est mis sur ses créations, sa vie familiale et sociale et les aspects les plus pétillants de l'époque, le livre évoque aussi la guerre ou la montée des nationalismes. Plongée dans cette atmosphère, je n'ai pas pu lâcher ce livre, qui m'a donné envie de redécouvrir les œuvres d'Offenbach, tellement en phase avec leur époque qu'elles firent de lui, comme le proclame le sous-titre, le Roi du Second Empire.

Fanny LOMBARD

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