mercredi 10 mars 2010

Vienne la nuit de Naguib Mahfouz


En mourant Kamel Effendi Ali, laisse à sa famille une petite pension de fonctionnaire pour survivre dans un quartier du Caire.
Du coup sa femme, ses trois fils Hassan, Hussein, Hassanein et sa fille Nafissa doivent assumer une nouvelle vie faite de restrictions.
Nafissa se met à travailler en tant que couturière pour ramener de l’argent au foyer, Hassan du vivant de son père tournait mal et désormais cela ne s’arrange pas. Hussein et Hassanein sont encore étudiants mais doivent laisser certaines activités car la famille n’a plus de revenus. Et bien entendu, la mère organise tout ça avec un courage immense en espérant que l’ensemble des privations mèneront sa famille vers un meilleur destin.
Mais voilà, chacun va avoir une vie plutôt décousue. Nafissa va glisser doucement vers la prostitution pour ramener de l’argent au foyer. Hassan devient dealer. Hussein après son bac devient professeur et Hassanein est prêt à tout sacrifier pour réussir à l’armée. Jusqu’au point de sacrifier les siens si nécessaire ?
Encore un bon roman de Mahfouz qui dépeint de manière admirable et de l’intérieur une Egypte pauvre et riche, encore accrochée à ses traditions mais qui se dirige vers la modernité.
J’ai aimé ce livre dans lequel les personnages sont fortement intéressants. La mère qui se bat pour les siens sans compter. Nafissa dont l’amour pour sa famille est sans fin. Hussein qui se sacrifie pour la réussite de son cadet et Hassanein qui ne voit que son intérêt. Le frère aîné, Hassan lui nous fait découvrir les bas fonds du Caire. A côté d’eux, il y a les amis de classe moyenne et le Bey au bras long et qui appartient à la classe aisée.
Ce contraste entre la pauvreté représenté par la famille Kamel Ali qui pour survivre doit vendre ses meubles, manger une fois par jour et le vaste du Bey est saisissant.
Par contre, peu de descriptions de paysages car il est évident que l’auteur préfère décrire l’âme des gens, leurs ressentis, leur craintes et leurs espérances dans des jours meilleurs.


Edouard RODRIGUEZ

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