En commençant ce livre, le lecteur doit savoir que la série de la bicyclette bleue est composée de trois tomes. Ce tome est suivit de « 101, Avenue Henri-Martin » puis par « Le Diable en rit encore ».
Au long des pages de ce premier tome, le lecteur suit l'histoire de Léa Delmas, pendant la période 1939-1941, ainsi que celle de sa famille et de ses relations amoureuses. L'auteur présente une vision sur la vie de la population civile bourgeoise française pendant l'occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale. Pendant le récit, les différents personnages qui entourent Léa font leur choix et ceux-ci s'engagent, avec plus ou moins d'implication, dans les différents camps du conflit. Si certains sont mus par de grands idéaux, d'autres sont guidés par leurs sentiments et peuvent se retrouver éloignés de leur proches.
Ce tome est la fin d'une adolescence en même temps que le début d'une guerre. Le lecteur peut y découvrir les prémices de la guerre, la perception par la population de la mobilisation puis de la défaite. Pourtant, le lecteur ne doit pas s'attendre à une description de ce qu'a pu vivre la moyenne du peuple français. Ainsi les protagonistes évoluent dans un niveau social supérieur et jouissent de circonstances privilégiées : si les hommes sont mobilisés et vont au front, ils font partie des officiers; si Léa se retrouve sur la route avec les réfugiés qui fuient devant l'avancée allemande, elle 'est à pied comme la plupart; si les restrictions de guerre sont en vigueur, les personnages fréquentent les restaurants clandestins.
Léa a grandi dans le domaine familial et elle réagit tout au long du livre en suivant ses instincts pour la recherche d'une satisfaction immédiate. Régine Desforges a doté son personnage central d'un caractère très fort mais aussi assez immature. Ceci donne au cours de des aventures de Léa, ainsi que la lecture du livre, une orientation sentimentale, plutôt que descriptive ou réflexive.
Pendant le récit, l'héroïne croise le chemin des civils d'avant guerre, des soldats en permission, puis celui des réfugiés et des déserteurs et enfin, une fois la défaite venue, celui des civils qui survivent, des occupants allemands, des collaborateurs, des résistants et des persécutés. Mais elle ne fait que croiser ces destins. Léa esquive, ou fuit, ou encore est protégée par ses proches de tous les bouleversements. Ses plus grands choix concernent ses amours plus que sa survie ou son combat. Ceci peut donner une impression de lenteur dans le cours du récit.
Ainsi pour conclure et ayant commencé le second tome, je conseille la lecture de la bicyclette bleue, malgré ses faiblesses, car c'est un préambule, bien que pâle, indispensable à la fresque de Régine Deforges. Je dois dire que la suite est beaucoup plus engageante. Les « défauts » de ce tome ne sont plus présents et la lecture en est facilitée et plus agréable. Cependant, tous les éléments qui font la force du récit trouvent leur fondation dans ce premier livre.
Laetitia MENS
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