C'est un roman d'aventures quasi historique qui relate l'épopée des révolutionnaires français de 1848 et des "bouchers de Cavaignac"rejetés par la France et déçus par elle qui émigrèrent en Californie à partir du Havre ou de Marseille via le Panama (le canal n'était pas encore creusé) jusqu'à San-Francisco, ville dépotoir, le "chancre mou" du 31ème Etat de l'Union. Nos protagonistes y survivent difficilement non sans panache et fortes personnalités: Pindray, Raousset- Boulbon, le Consul Colton, en compagnie de spécimens d'humanité, les"arsouilles et grisettes, grinches, escarpes, goualeux". L'or de la Sierra Nevada a ébloui les quarante-huitards qui pour une chimère sont devenus les "forty-niners" ou mieux les "kezquidiz" comme les surnomment les anglophones qui se gaussent de leur ignorance de l'anglais, mais prêts à tous les sacrifices pour palper le métal précieux et qui vont jusqu'au bout de leur passion. Des tensions surgissent vite entre les Américains, qui n'étaient que cinq cents colons en 1846, contre 10 000 Mexicains et 20 000 Amérindiens et les chercheurs d'or qui viennent de tous les horizons mais la Californie est américaine depuis le 18 septembre 1850 et le pouvoir fédéral veut mettre au pas les arrivants, les soumettre au tribut sans toutefois éviter les tensions entre communautés et l'inversion du rapport de force. Nos charmants révolutionnaires idéalistes sentent le vent tourner et quittent une chimère pour une autre. Ils répondent à l'offre de Paredes, le héros du Sonora qui s'était dressé contre le général Bustamante et Mexico. Sous la férule du Comte Raousset-Boulbon, fine gâchette et cavalier émérite; ils partent en expédition pour un nouvel Eldorado et marchent sur ses brisées.
L'histoire est vraiment originale et tient la route. Le début n'évite pas l'effet catalogue mais la force des personnages et leur destin tragique prennent vite le dessus. L'auteur domine de la tête et des épaules sa matière et nous montre qu'il sait décrire la ville et la promiscuité, la misère et la lie de la société comme chez Eugène SUE, avec un vrai amour du peuple et des petites gens, sans escamoter leurs travers humains. Il écrit de très belles pages sur la communion de l'homme et de la nature, c'est beau comme du Jim HARRISON et du Fenimore COOPER. Il sait prendre son temps pour planter le décor et dépeindre les personnages comme il sait accélérer le rythme et insérer de la tension dramatique, des scènes de western ou de batailles , il est tout aussi à l'aise à décrire la sensibilité féminine et l'innocence qu'à sculpter des hommes bruts de décoffrage et à relater des scènes triviales(Je pense aussi à ORO de Cyzia ZYKE). La palette de son talent est plus que riche.
J'ai adoré son bouquin et j'aimerais lire les autres.
L'histoire est vraiment originale et tient la route. Le début n'évite pas l'effet catalogue mais la force des personnages et leur destin tragique prennent vite le dessus. L'auteur domine de la tête et des épaules sa matière et nous montre qu'il sait décrire la ville et la promiscuité, la misère et la lie de la société comme chez Eugène SUE, avec un vrai amour du peuple et des petites gens, sans escamoter leurs travers humains. Il écrit de très belles pages sur la communion de l'homme et de la nature, c'est beau comme du Jim HARRISON et du Fenimore COOPER. Il sait prendre son temps pour planter le décor et dépeindre les personnages comme il sait accélérer le rythme et insérer de la tension dramatique, des scènes de western ou de batailles , il est tout aussi à l'aise à décrire la sensibilité féminine et l'innocence qu'à sculpter des hommes bruts de décoffrage et à relater des scènes triviales(Je pense aussi à ORO de Cyzia ZYKE). La palette de son talent est plus que riche.
J'ai adoré son bouquin et j'aimerais lire les autres.
Gwenaël CONAN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire