vendredi 4 décembre 2009

Printemps à la carte de O. Henry


Une jeune fille, s'installant chez son oncle, sème le trouble dans le couple de son cousin ; Sarah, qui a emménagé en ville et tape à la machine les menus d'un restaurant pour gagner sa vie, est persuadée que son fiancé l'a oubliée ; un escroc s'associe à un voleur de cochons pour monter une arnaque ; un autre charlatan prétend guérir grâce à son pouvoir de magnétisme ; un capitaine tombe amoureux de la fiancée d'un bandit de grand chemin sanguinaire ; la ligne éditoriale d'une revue sudiste est remise en cause pour des questions économiques ; deux vétérans de la guerre civile, un yankee et un confédéré, finissent par surmonter leurs différends ; une révolution au Salvador a des conséquences pour un émigré américain... Voilà le thème des histoires regroupées dans ce recueil rassemblant quelques unes des innombrables nouvelles de O. Henry.
Il est très difficile de résumer ces histoires. Comme souvent chez O. Henry, ses courtes nouvelles ne prennent leur sens que dans les dernières lignes, la chute en révélant tout le sel. C'est un livre étonnant, plein de recherche dans les références culturelles, la finesse des traits d'humour, l'ironie sous-jacente ou franchement assumée, les différents points de vue (narrateur omniscient s'adressant au lecteur ou discours rapporté), ou l'écriture elle-même, mélangeant  styles et niveaux de langue pour déstabiliser le lecteur, et ajouter une dimension comique supplémentaire à des histoires déjà savoureuses. Les personnages, de
milieux ou de régions différents, ont chacun leur ton, leur langue, leur vocabulaire. Le genre de ces nouvelles aussi varie : certaines tiennent de l'humour noir, d'autres sont d'une poésie touchante ; les unes sont à la limite de la farce, les autres sont plus subtiles. Mais toutes sont pleines d'humour et de malice.
J'ai toujours apprécié O. Henry, et ce livre ne m'a pas déçue. J'y ai retrouvé son univers (notamment l'Ouest Américain), ses personnages marquants, son style protéiforme et toujours drôle, et surtout cette capacité à manipuler le lecteur jusqu'à un retournement final bluffant. J'ajoute que cette édition bilingue est doublement intéressante : en plus d'une traduction fidèle sans être littérale, elle regorge de notes explicatives qui remettent dans leur contexte les notions culturelles et linguistiques présentes dans la version originale. En conclusion, je dirais que cette sélection, bien représentative de la pléthore de nouvelles rédigées par O. Henry, est un excellent moyen de le découvrir.

Fanny LOMBARD

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