vendredi 11 décembre 2009

La mort de la terre de Joseph-Henry Rosny Ainé


La Terre, dans une centaine de milliers d'années, est devenue un désert montagneux et aride. L'eau a quasiment disparu, évaporée dans l'espace, absorbée dans les profondeurs de la planète. Les Derniers Hommes, qui ne sont plus que quelques milliers, subsistent dans une poignée d'oasis, à la merci des multiples séismes qui font disparaître les ressources. Le règne humain s'achève, cédant progressivement la place à une nouvelle forme de vie : les Ferromagnétaux, des minéraux indirectement issus des activités humaines et dont la proximité est mortelle à ceux-ci.

La race humaine est résignée. Contre le manque d'eau, la solution employée est l'euthanasie, acceptée par tous avec passivité. Seuls quelques individus espèrent encore et ont foi dans la possibilité de survivre...

Ce court roman a été écrit voilà près d'un siècle, mais il reste terrifiant d'actualité. Parmi les divers scénarios d'extinction de l'Humanité, Rosny Aîné, l'auteur du célèbre "la Guerre du Feu", a choisi d'explorer l'un des plus probables : Une projection visionnaire d'un futur où les Hommes dépérissent par insuffisance de ressources.

Bien que le vocabulaire soit recherché, les phrases sont courtes et simples, touchant directement le lecteur : Un style direct et poignant. Pour augmenter l'aspect science-fictif, l'auteur use de nombreux néologismes, inventant de nouvelles technologies à la disposition des humains du futur. L'emploi du passé (imparfait et passé simple) renforce l'ambiance de disparition du monde tel qu'on le connaît : L'Humanité est passée et révolue ; l'auteur n'emploie le présent que lors de la description des Ferromagnétaux, qui eux représentent l'avenir... Le lecteur ressent parfaitement l'accablement et l'apathie des derniers hommes, las et découragés, qui n'attendent plus rien. Le livre baigne dans une atmosphère tragique et désolante, le tout renforcé par un paysage apocalyptique de désolation.

Tous les événements sont décrits du point de vue du personnage central, Targ le veilleur, qui fait partie des rares qui luttent encore contre la fatalité. C'est aussi à travers ses pensées et souvenirs qu'on découvre comment l'on en est arrivés là. Accompagné de sa soeur et de sa compagne, il se distingue de ses semblables, étant le dernier à éprouver encore des sentiments forts : passion, espérance... Au fil des pages, on le voit lutter inlassablement et héroïquement contre les coups du sort qui s'abattent sans répit sur les hommes.
Un livre très fort.

Marie-Soleil WIENIN

1 commentaire:

akialam a dit…

Quand il avait fallu que je le lise en 4e, je l'avais élu "livre le plus ennuyeux que j'aie jamais lu". Avec le recul, je pense que les thèmes abordés étaient très intéressants. Il faudrait peut-être que je le relise. Mon prof avait sans doute été trop ambitieux à l'époque.

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