mercredi 6 janvier 2010

La chambre ardente de John Dickson Carr


A 56 ans, Miles Despard est décédé d'une gastro-entérite. Mais son neveu Mark a des raisons de croire que sa mort n'est pas naturelle, et qu'il a été empoisonné à l'arsenic. Avec ses amis Ted, éditeur, et Tom, médecin, il décide d'exhumer le corps afin de réaliser une autopsie. Mais le cercueil est vide ! Mark est d'autant plus troublé qu'une des domestiques lui a confié avoir vu le défunt s'entretenir, juste avant sa mort, avec une femme portant un costume du XVIIème siècle, et qui a quitté la pièce par un porte condamnée... Autre mystère : Ted découvre dans un manuscrit la photo d'une femme, homonyme de son épouse, qui lui ressemble trait pour trait...guillotinée en 1861 pour avoir empoisonné son amant à l'arsenic! Est-ce une plaisanterie ? Une mise en scène ? Faut-il
chercher une explication rationnelle, ou est-ce une histoire de revenants et de sorcellerie ? Les nerfs lâchent, les suspiscions vont bon train, et personne ne sait que penser.
Ce roman est donc une énigme policière, dans la lignée des crimes en chambres closes. Bien que datant de 1937 et s'il a un peu vieilli, le style reste agréable. Le récit proprement dit alterne avec de nombreux dialogues, qui le rendent vivant et facile à lire. Malgré les nombreux personnages, on s'y retrouve facilement, et on s'attache vite au héros, Ted, à travers les yeux duquel on suit cette enquête, prenante et palpitante de bout en bout. Les rebondissements et révélations se succèdent, et l'on sent bien l'ambiance étouffante de ce huis-clos. Tout comme les personnages, on ne sait que croire, entre surnaturel ou explication rationnelle. C'est d'ailleurs la grande originalité de ce roman, qui oscille en permanence entre les deux extrêmes, au point que même le dénouement ne permet pas de se faire une idée définitive, ouvrant la porte à plusieurs interprétations.
Ce livre m'a beaucoup plu. S'il m'a évoqué Agatha Christie et Gaston Leroux, il m'a surtout bluffée par ce mélange entre fantastique et rationnel, brouillant les repères et rendant la suite impossible à deviner. Sans compter que la construction de l'énigme elle-même, très subtile et très intelligente, m'a complètement convaincue. Quant à l'ultime chapitre, qui balaye à nouveau toutes les certitudes, il m'a laissée perplexe, mais m'a enchantée ! Pour ma part, j'ai tiré ma propre conclusion... mais je ne suis toujours pas certaine d'avoir la bonne réponse !

Fanny LOMBARD

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