vendredi 15 janvier 2010

L.A. Requiem de Robert Crais


Une jeune fille a disparu. C’est l’ancienne petite amie du détective privé Joe Pike et le père de cette dernière, le richissime Frank Garcia, fait appel à son ex-futur gendre. Le corps de Karen est rapidement retrouvé et les relations de Frank lui permettent d’imposer aux policiers chargés de l’enquête la présence de Joe et de son associé Elvis Cole. De difficiles relations en perspectives !
La narration fait des va-et-vient entre l’époque actuelle, l’enquête sur le meurtre de Karen par les deux détectives privés, Joe Pike et Elvis Cole, et des événements du passsé. On suit également plusieurs points de vue, selon les périodes, car une partie du récit est prise en charge par Cole, qui parfois interpelle avec humour le lecteur pour le prendre à témoin. Ce procédé nous permet de comprendre la personnalité complexe de Pike, de sa jeunesse violente à son incorporation dans l’armée jusqu’à son histoire d’amour avec Karen, en passant par ses débuts dans la police de Los Angeles, situation dont les ramifications s’étendent jusqu’à aujourd’hui. Pike semble faire un suspect idéal et Elvis, persuadé que c’est un coup monté, devra faire son possible pour trouver des preuves de son innocence.
On est happé à la fois par les progrès de l’enquête, par l’envie de comprendre mieux la complexité de la personnalité taciturne de Joe, l’espoir de percer son secret et les causes de sa souffrance, mais la gravité de ces deux thématiques est servie par le ton ironique et drôle de la narration de Cole, qui offre des intermèdes amusants.
On est ainsi confronté à l’ambiance de la police de Los Angeles, un peu comme celle qu’on trouve dans les romans de Connelly, faite d’assauts de virilité, de machisme, de courage et de compétence, avec l’humour nécessaire pour tenir à distance les horreurs rencontrées au cours des enquêtes. On voit aussi se dessiner les dérives du carriérisme et de l’arrivisme, qui mettent des œillères à des policiers, les faisant ainsi passer à côté d’indices majeurs.

Mélanie Bart

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