dimanche 24 janvier 2010

Le couloir de la pieuvre de Olivier Descosse


L’inspecteur Paul Cabrera de la BAC de Marseille est chargé par son supérieur, le commissaire Tomasini, de mener une enquête parallèle et discrète sur les causes de la mort d’un cadavre retrouvé sur l’île de Porquerolles. La victime étant la fille naturelle et non reconnue du commissaire, on comprend sans peine le désir de discrétion de celui-ci. Ce qui est plus surprenant, c’est que le corps disparaît mystérieusement après une autopsie non officielle…La tâche de Paul se complique donc d’autant plus que la demi- sœur de la victime, Meredith, va vouloir comprendre elle aussi ce qui se passe.
Et on ne peut pas vraiment lui donner tord d’ailleurs parce que nous aussi nous voulons savoir, tant cette histoire est prenante, intéressante et passionnante !! On adhère complètement à l’enquête menée de façon réaliste, surtout au niveau de l’investigation. En effet, je me suis laissée aller à partager les doutes, les erreurs d’interprétation, les fausses pistes  des différents protagonistes. L’écriture concise, précise contribue sans doute beaucoup à nous impliquer dans cette histoire. Des phrases simples et bien construites, pas de mots superflus mais néanmoins tout est « ressenti » à la lecture : les sentiments, la violence latente ou réelle, les décors, l’atmosphère. Le personnage de l’inspecteur, écorché vif nous devient rapidement attachant alors que ses cotés déroutants et dérangeants sont pourtant nombreux…Comme son machisme sicilien, ses connaissances de personnes peu recommandables, ses manières quelque peu particulières et pas très orthodoxes d’obtenir des renseignements par exemple. Au fur et à mesure que le récit avance, nous découvrons  un homme blessé, rebelle, solitaire, habité d’une grande violence que l’on a parfois du mal à comprendre mais qui nous le fait paraître paradoxalement fragile, bref un personnage plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Si on ajoute à cela du suspens, un soupçon de croyances populaires, un brin de pouvoir politique, de raison d’état et de manipulations en tout genre,  on obtient un roman fort intéressant et divertissant auquel on a du mal à s’arracher.  D’aucuns trouveront peut-être à redire à propos d’un ou deux passages qui paraissent un peu invraisemblables mais l’essentiel n’est-il pas de se prendre au jeu de la lecture ?

Nicole VOUGNY

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