jeudi 7 janvier 2010

La première enquête de Montalbano de Andrea Camilleri


Un lundi matin, un poisson est retrouvé exécuté d’une balle dans la tête avec un message étrange sous le corps. Une semaine plus tard c’est un chien qui est retrouvé dans les mêmes conditions, puis c’est un âne puis un éléphant…La plupart des personnes y voit une plaisanterie mais le commissaire Montalbano s’en inquiète et mène l’enquête. Tel est le point de départ, un peu loufoque il est vrai, de la première des trois enquêtes qui nous sont proposées dans ce livre (Les sept lundis). La deuxième nous raconte la première énigme à laquelle le commissaire a été confronté lors de sa nomination dans la petite ville de Vigara en Sicile (La première enquête de Montalbano). Dans la troisième enfin, le commissaire approfondit une histoire de disparition de fillette résolue un peu trop vite à son goût (Retour aux origines).
Les trois récits réunis dans ce livre relatent en fait les débuts de Montalbano en tant que commissaire. Le point commun de ces histoires est leur origine qui n’est pas, comme dans beaucoup de romans policiers un crime de sang, mais simplement un fait divers qui aurait pu en rester là sans l’intuition, le don d’observation du commissaire Montalbano. En nous présentant ces trois enquêtes en particulier, l’auteur cherche à nous faire cerner la  personnalité de ce commissaire atypique. Nous découvrons ainsi sa façon de travailler avec ses méthodes peu orthodoxes au regard des lois et des procédures en vigueur (mais après tout, nous sommes en Sicile) mais aussi ses goûts personnels comme son amour de la bonne cuisine, de la lecture ou des promenades digestives au bord de mer, son attitude un peu désinvolte et retenue envers les femmes qui cache sa peur de perdre sa liberté de mouvement, son flegme, son irritabilité, sa détermination et surtout sa profonde humanité…
La façon d’écrire peut paraître surprenante, voire déconcertante au premier abord, avec des tournures de phrases un peu étonnantes. Cela s’explique par le fait que l’auteur dans la version originale utilise le sicilien, l’italien et un dialecte local. On imagine bien qu’au niveau de la traduction, il n’est pas facile de faire ressortir ces nuances de langage. Je suis sure que l’on gagnerait beaucoup à pouvoir lire ce livre en italien. Malgré cela, une fois que l’on s’est habitué à cette écriture, on en devient vite adepte. Il me semble même que le rendu ne serait pas le même sans cette particularité. En effet l’atmosphère si caractéristique à la Sicile et aux siciliens passe merveilleusement bien au fil des mots, des réflexions et des dialogues des différents protagonistes. En résumé, j’ai lu trois récits bien sympathiques qui m’ont donné grande envie de découvrir d’autres aventures du commissaire Montalbano.

Nicole VOUGNY

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