L’histoire commence un matin à Baltimore. Après un long voyage en voiture à travers l’espace, mais aussi à travers la mémoire, elle s’achève le soir même au même endroit, dans une de ces maisons anonymes et pas du tout accueillantes de l’état du Maryland, sur la côte est des Etats Unis.
Maggie et Ira s’en vont à l’enterrement du mari d’une amie. Voilà le mince synopsis qui sert à Anne Tyler pour nous dévoiler son talent de romancière.
Variant les points de vues, déplaçant l’angle de narration et multipliant les dialogues, la romancière relate l’intégralité de la vie d’un couple à travers le périple d’une journée. Sur la route, le couple traîne en pensée toute sa vie, ses coups de sang et ses remords, ses projets avortés et ses désillusions impossibles. La rencontre de monsieur Otis, un vieil homme rongé par l’arthrose devient ainsi le prétexte à une divagation sur le mariage. Pour Maggie, deux ne suffisent jamais, un étranger est toujours à accueillir, qui pour son mari gâche vite l’intimité nécessaire. Au point que même ses propres enfants finissent par lui donner ce sentiment pourtant inadmissible à un père. Tous les mariages se ressemblent, mêmes querelles éculées, mêmes récriminations ruminées, mais aussi ce sont les mêmes blagues, les mêmes mots doux et les mêmes gestes de soutien si affectueux et si plaisants et pourtant si pauvres.
Le long de la Route 1 et des autres chemins empruntés pour le retour, pour aller visiter l’ex belle fille et leur petite fille, la vie se dévoile comme on ne l’imaginait pas à vingt ans. Ira s’est réveillé très tôt un raté, prisonnier de ceux qu’il aime. Ses illusions se sont envolées très vite et pourtant le choc est toujours le même quand la vérité se révèle à nouveau comme la première fois. Car pour rendre la vie supportable, l’oubli la gouverne.
Avec une maîtrise parfaite et un art consommé, Anne Tyler nous offre avec Leçons de conduite un superbe roman plein d’humanité et pourtant sans concessions.
Jacky GLOAGUEN
Maggie et Ira s’en vont à l’enterrement du mari d’une amie. Voilà le mince synopsis qui sert à Anne Tyler pour nous dévoiler son talent de romancière.
Variant les points de vues, déplaçant l’angle de narration et multipliant les dialogues, la romancière relate l’intégralité de la vie d’un couple à travers le périple d’une journée. Sur la route, le couple traîne en pensée toute sa vie, ses coups de sang et ses remords, ses projets avortés et ses désillusions impossibles. La rencontre de monsieur Otis, un vieil homme rongé par l’arthrose devient ainsi le prétexte à une divagation sur le mariage. Pour Maggie, deux ne suffisent jamais, un étranger est toujours à accueillir, qui pour son mari gâche vite l’intimité nécessaire. Au point que même ses propres enfants finissent par lui donner ce sentiment pourtant inadmissible à un père. Tous les mariages se ressemblent, mêmes querelles éculées, mêmes récriminations ruminées, mais aussi ce sont les mêmes blagues, les mêmes mots doux et les mêmes gestes de soutien si affectueux et si plaisants et pourtant si pauvres.
Le long de la Route 1 et des autres chemins empruntés pour le retour, pour aller visiter l’ex belle fille et leur petite fille, la vie se dévoile comme on ne l’imaginait pas à vingt ans. Ira s’est réveillé très tôt un raté, prisonnier de ceux qu’il aime. Ses illusions se sont envolées très vite et pourtant le choc est toujours le même quand la vérité se révèle à nouveau comme la première fois. Car pour rendre la vie supportable, l’oubli la gouverne.
Avec une maîtrise parfaite et un art consommé, Anne Tyler nous offre avec Leçons de conduite un superbe roman plein d’humanité et pourtant sans concessions.
Jacky GLOAGUEN
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