jeudi 14 janvier 2010

Sans dommage apparent de Ruth Rendell


Plusieurs histoires s’entremêlent dans la petite ville anglaise de Kingsmarkham, auxquelles est confronté l’inspecteur principal Wexford. On passe alors par toutes les couches de la société et peut-être certaines de ces intrigues sont-elles liées ?
Des jeunes filles très différentes les unes des autres, sont enlevées de façon mystérieuse et rendues sans dommage à leur famille au bout de trois jours, mais sans que celles-ci soient très explicites sur ce qui leur est arrivé. Certes, elles ont été droguées avec la drogue du violeur, mais il semble que rien ne se soit passé. Néanmoins, pourquoi mentent-elles ?
La cité Muriel-Campden est à feu et à sang car on vient de libérer un pédophile et il vient d’y emménager, alors que de nombreux enfants peuplent cette cité défavorisée. Chaque personnalité apporte sa pierre à l’édifice et joue son rôle dans les phénomènes de foule qui en découlent.
Un nouveau programme de protection des femmes battues est mis en place en partenariat avec le commissariat de Kingsmarkham et la fille aînée de Wexford, Sylvia, est bénévole dans un foyer de refuge pour ces personnes. Elle répond au téléphone et conseille les femmes en détresse.
Enfin, l’affaire devient sérieuse quand une enfant de trois ans qui semble un peu retardée disparaît mystérieusement à son tour, dans un quartier chic de la ville.
Ces quatre affaires sont liées par l’inspecteur Wexford, mais peut-être d’autres connexions existent-elles ?
On prend beaucoup de plaisir à suivre l’inspecteur, son étonnement bourru face aux changements de la société anglaise et ses efforts pour comprendre les motivations des uns et des autres, même quand elles sont obscures, voire loufoques ! Ses réflexions sont subtilement ironiques et savoureusement servies par des descriptions hautes en couleurs de l’environnement, des appartements miteux et jamais entretenus, des maris violents quittés par leurs femmes aux intérieurs lustrés des parfaites femmes au foyer. Les dialogues sont nombreux, rendant la lecture très vivante, et ils s’adaptent parfaitement aux différentes personnalités des protagonistes, que ce soit les filles mères lentes d’esprit, les serbes réfractaires à toute idée d’apprendre la langue aux collègues se piquant de culture.
L’intrication des histoires sème des fausses pistes sans être jamais gratuite, offrant un éclairage sur des faits de société. Les passions sont les mêmes dans toutes les couches de la société, et cela ne rend pas plus facile leur appréhension, même par un inspecteur au regard aussi acéré, qui de plus bénéficie de l’aide de sa fille assistante sociale.
Une belle lecture qui monte crescendo au fur et à mesure qu’on découvre ce petit monde, ou plutôt ces petits mondes juxtaposés qui se croisent dans se connaître.

Mélanie BART

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